Rodez : la mobilisation pour Sam s’exporte devant la préfecture
Après la large mobilisation de dimanche sur site, les élus du bassin decazevillois et représentants du personnel de Sam ont, hier matin, interpellé l’État devant la préfecture de l’Aveyron, lors d’une manifestation surprise.
Du côté de Sam, à Viviez, le temps n’est plus qu’à l’inquiétude mais surtout à la mobilisation. Premier employeur privé du bassin decazevillois avec 365 effectifs, la fonderie, en redressement judiciaire et toujours dans l’attente d’un repreneur, enchaîne les mobilisations. Et avec elle, c’est tout un territoire qui s’unit. Après le rassemblement réunissant près de 3 000 personnes (!) dimanche, les élus du Bassin et les représentants de l’entreprise ont franchi un nouveau cap, hier matin, en organisant une manifestation surprise devant la préfecture de l’Aveyron, à Rodez.
"Nous demandons depuis des semaines la tenue d’une table ronde avec l’État et le client quasi unique, Renault. Il détient la clé de l’avenir. Mais, on ne peut plus attendre, le temps ne joue pas en notre faveur et les salariés sont à bout", ont indiqué plusieurs élus, munis de l’écharpe tricolore, avant d’être reçus par la préfète, Valérie Michel-Moreaux. Cette dernière leur a indiqué qu’elle mettrait tout en œuvre pour qu’une réunion de travail se déroule d’ici peu avec tous les acteurs du dossier.
Le président du conseil départemental au soutien
"Quand une entreprise souffre, c’est tout l’Aveyron qui souffre. Nous ne sommes pas 300 000 habitants dans le département et la perte d’un emploi industriel équivaut à perdre quatre personnes… On ne peut pas imaginer cela et on ne peut pas rester indifférent à la situation", a, lui, confié Jean-François Galliard, président du conseil départemental, présent lors de la mobilisation. Pour David Gistau, secrétaire départemental CGT, "ce n’est pas uniquement un combat syndical ou celui des salariés mais celui d’une région entière qui dans le passé a déjà souffert de la disparition d’industries. Ce n’est pas noircir le tableau que de dire que c’est la mort de tout un bassin de vie si Sam ferme définitivement ses portes".
Si le tribunal de commerce de Toulouse a une nouvelle fois repousser l’audience de reprise de l’usine, la renvoyant au 8 mars, il se dit actuellement que Renault discuterait avec le groupe de fonderie espagnol, CIE Automotive, pour l’inciter à reprendre l’entreprise aveyronnaise. "Nous n’avons pas forcément d’a priori sur ce groupe, la seule question est de savoir quel est son plan pour la reprise des effectifs", a confié David Gistau, se voulant encore très prudent. Et surtout rassuré par cette nouvelle mobilisation, unissant encore un peu plus le territoire derrière l’usine.
"Ça fait chaud au cœur de voir ce soutien, passons des paroles aux actes désormais", ont d’ailleurs souligné plusieurs employés réunis à Rodez, hier, plus que jamais déterminés à poursuivre le combat.
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