Decazeville : la sagesse insoupçonnée des abeilles
Avec les beaux jours reviennent les abeilles. Petit coup d’œil intéressé à l’intérieur de la ruche.
Nous avons déjà parlé de la disparition inquiétante des abeilles et d’un projet de loi visant à reconnaître la préservation des abeilles comme "grande cause nationale 2020" qui, à ce jour, n’a toujours pas abouti. Il reprenait pourtant les principaux points que la filière de l’apiculture réclame avec insistance : maintien de la diversité de la flore et de la faune, lutte contre les maladies et les insectes invasifs (frelons et abeilles asiatiques), diminution d’insecticides systémiques neurotoxiques, une meilleure mobilisation de tous.
Mais connaît-on vraiment les abeilles ? De récentes études scientifiques permettent d’en savoir plus. A l’arrivée des beaux jours, quand le soleil prodigue sa chaleur bienfaitrice, les abeilles rendent visitent aux calices des fleurs et entament des incessants va-et-vient avec leur ruche, leurs charrois de nectar emplissant l’air d’une douce mélopée.
Un modèle d’organisation
Pour les Mayas, elles auraient été envoyées sur terre par une force divine afin de sortir l’homme de son ignorance et de sa barbarie. De façon plus pragmatique, on admire leur modèle d’organisation, de rigueur, d’altruisme, d’intelligence.
Toute la colonie tend vers l’efficacité, le développement, la pérennité. Autour de la reine, rien n’est laissé au hasard, chacune y tient son rôle avec assiduité. Pensons juste aux cuvettes hexagonales conçues par les ouvrières, savamment enchâssées au recto et au verso des "gâteaux de cire", judicieusement inclinées vers le haut, permettant à moindre coût énergétique le stockage du précieux miel. Tandis que les alvéoles laissées vides régulent la température des larves. L’abeille, "être de foule", cultive "l’esprit de la ruche".
À leur retour de la collecte, les butineuses transmettent des informations précisant la localisation, la distance à parcourir et la nature du nectar.
Cette communication se ferait à l’aide de leurs pattes et de vibrations sur le thorax entre interlocutrices. Les exploratrices, pour leur part, font preuve d’un "cérémoniel démocratique", avec un débat vibratoire, ondulatoire et dansé, afin de choisir un nouveau lieu de colonisation.
On dit aussi qu’elles savent prévenir leurs consœurs d’un danger imminent. Le plus petit animal domestiqué est devenu le premier témoin et la première victime de la perversité de la modernité, des exactions commises par l’homme envers la nature. Les abeilles arriveront-elles à nous redonner le sens de la mesure ?
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