Quel régal de s’encabaner avec la plume de Gabrielle Filteau-Chiba

  • Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba. Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba.
    Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba. Reproduction Centre Presse -
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Joël Born

Cette jeune écrivain québécoise a décidé de quitter la ville pour vivre au milieu des grands espaces naturels du Bas Saint-Laurent, près de la rivière Kamouraska. Son roman s’inspire de son premier hiver glacial dans une cabane rustique.

L’éditeur marseillais Le Mot et le Reste nous livre régulièrement de vrais bonheurs littéraires. Il en est ainsi avec Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba. Une belle découverte venue de chez nos cousins québécois. Quel régal, en effet, de s’encabaner, l’espace de quelques heures, avec la plume de cette jeune écrivain, traductrice de formation, et militante de la cause environnementale.

Lassée de se laisser emporter quotidiennement par le cirque social qu’elle observe à Montréal, Anouk, le personnage du roman, décide de s’installer dans une cabane rustique, sans eau ni électricité, du Kamarouska, cette région du Bas Saint-Laurent, où naissent les bélugas. Par des températures glaciales, accompagnée par quelques poètes, sa Marie-Jeanne et le cri des coyotes, au bout de sa solitude, elle apprendra à se recentrer sur elle-même, à se libérer des rouages du système social pour se concentrer sur l’essentiel, sur la vie. Un roman qui prend tout son sens alors que la crise sanitaire nous contraint à nous enfermer, pendant que certains choisissent librement de décrocher de ce monde que l’on dit moderne et de se retrouver en pleine harmonie avec la nature. Et quel plaisir de savourer quelques-unes des subtilités et expressions imagées de la langue québécoise. Un premier roman marquant inspiré par l’expérience toute aussi marquante de l’auteur dans une cabane, près de la rivière à truites du Kamouraska, où elle vit depuis avec sa fille et son compagnon, dans une maison en bois, entourée de jardins et de serres.

De New York à l’Aveyron

Le Violon de Scarlet, de Ahmed Kalouaz.
Le Violon de Scarlet, de Ahmed Kalouaz. Reproduction Centre Presse -

Changement de style, d’ambiance et de décor avec l’écrivain franco-algérien Ahmed Kalouaz, dont une trilogie sur l’histoire de sa famille ainsi que plusieurs romans jeunesse ont été publiés par Le Rouergue. Avec Le Violon de Scarlet, qui vient de sortir chez Le Mot et le Reste, au fil d’une vingtaine de nouvelles servies par un style très poétique, entre romance et autobiographie, rencontres et rendez-vous manqués, l’auteur qui vit dans le Gard nous transporte de Sète à la pointe du Raz, de l’Ardèche au plateau du Vercors, et de New York, sur les traces de la violoniste de Bob Dylan, à l’Aveyron, en compagnie d’un vieux berger du causse. Son chien, le dernier, vient de mourir, mais le vieil homme continue de promener son bâton, sans ses brebis. Peut-être pour lui donner l’impression qu’il est encore utile. Il aimerait bien écrire comme avant. Mais il ne sait plus vraiment à qui. Tout un monde est parti dans les plaines et les villes. Les autres sont au cimetière…

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