Pluies et repeuplements : une ouverture de la pêche sous de bons auspices

C’est inédit pour les quelque 22 000 pêcheurs du département : l’ouverture, cette année, se fera en trois phases. Si la date officielle est fixée au 13 mars, des déversements de truites de grande ampleur sont programmés entre les 19 et 23 avril ainsi qu’entre les 17 et 21 mai. "Une ouverture étalée, trois petites ouvertures", comme le précise le président de la Fédération de pêche de l’Aveyron Jean Couderc, dont chacun des trois temps sera ponctué d’un déversement. "Sur des axes pas forcément peuplés en truite sauvage", poursuit le président, et ce afin de générer trois afflux de pêcheurs.

Pour ce qui est des conditions, le président fédéral est confiant : "Cela se présente sous de bons auspices. Il y a eu pas mal d’eau, avec un hiver pluvieux, la reproduction s’est bien passée, et il y a eu pas mal de repeuplements". Pour forcer la chance, près de 30 tonnes de truite, soit 160 000 individus (élevés à Lapanouse-de-Cernon, lire par ailleurs) seront déversés dans l’unique but de "finir rapidement dans le panier du pêcheur".

L’Aveyron, terre de pêches

Le département est un vaste terrain de jeu, connu nationalement car riche de 8 000 km de cours d’eau de première catégorie et près de 500 km de rivières de deuxième catégorie ainsi que les grands lacs et petits plans d’eau. "Très riche sur le plan halieutique", résume Jean Couderc, donc à même de séduire les touristes comme les locaux.

Et pour séduire les plus jeunes, l’École fédérale professionnelle leur propose des initiations à toutes les pêches (carpe, brochet, black-bass, pêche au coup, etc.). Un travail de fond entrepris depuis plusieurs années et qui permet de toucher 5 000 jeunes par an.

Pêcheurs mais aussi aménageurs touristiques

Depuis 20 ans, la fédération travaille énormément sur le désenclavement des plans d’eau, avec le conseil départemental, pour que la pêche en bateaux puisse s’y pratiquer (parking et rampe de mise à l’eau). "On fait rentrer la pêche dans l’aménagement du territoire. Une quarantaine de sites ont ainsi été aménagés (lac de la Maladrerie, Prévinquières, Saint-Gervais, lac de la Cisba, le Roudillou, le Lot à Saint-Geniez, à Grand-Vabre…) au rythme de deux ou trois chaque année. Une politique porteuse à tous niveaux que la fédération entend bien continuer à développer. "La pêche doit être reconnue comme vecteur d’aménagement touristique", affirme Jean Couderc.

Pour pratiquer dans les règles, la carte de pêche est bien entendu obligatoire. Les amateurs sont invités à se la procurer sur le site www.cartedepeche.fr ou chez leur dépositaire habituel. À cette occasion, ils se verront remettre la brochure "Pêcher en Aveyron", un document indispensable pour bien préparer sa saison avec réglementation, lâchers de truites, parcours de pêche "famille", et d’autres renseignements.

Un "petit engouement" lié au confinement

C’est une heureuse surprise pour les pêcheurs : un regain d’intérêt est né à la faveur du confinement. "La pêche, activité extérieure, a généré un petit engouement, notamment du côté de la "pêche famille". Les gens avaient besoin de s’aérer", explique le président fédéral, dont l’institution aura à cœur de préserver ce récent acquis. D’ici la fin de l’année, les 43 sociétés que compte l’Aveyron devront avoir renouvelé leur bureau. Puis, en 2022, place à l’élection du président fédéral par les grands électeurs. "Je ne sais pas si je serai candidat, explique Jean Couderc. J’ai pour habitude de laisser passer les élections dans les sociétés et de voir ensuite ce que l’on peut faire ensemble".

Renseignements et contacts sur pecheaveyron.fr