Régionales en Occitanie, José Bové rejoint Carole Delga : "Le risque RN n'est pas acceptable"

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  • José Bové et Carole Delga.
    José Bové et Carole Delga. L'Indépendant - Olivier Got
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Recueilli par Frédérique Michalak

L’ex-eurodéputé Vert, infatigable défenseur du monde paysan, s’engage au côté de la présidente sortante PS de la Région Occitanie. Avant une conférence de presse, début avril, qui doit réunir d’autres soutiens "de poids" à Carole Delga, José Bové a accordé un entretien à L’Indépendant.

L’Aveyronnais, qui fut aussi candidat (très) malheureux à l’élection présidentielle de 2007 (1, 32 % au premier tour), est resté une figure de l’écologie et de l’altermondialisme. Mais à 67 ans, José Bové, qui s’engage dans ces élections régionales pour faire barrage au Rassemblement national (RN), préfère pour cela se rallier à la sortante PS plutôt qu’au candidat EELV, Antoine Maurice. Explications.

Qu’est-ce qui motive votre soutien à la socialiste Carole Delga plutôt qu’au candidat EELV ?

Le point central pour moi est l’enjeu autour de ces élections régionales en Occitanie. Aux élections européennes par exemple, la proportionnelle intégrale donne des élus à chaque groupe politique et pour renforcer le poids de l’écologie à Bruxelles il faut en être, je l’ai fait deux fois. Mais là, on est dans une tout autre logique. La politique lancée par Carole Delga me paraît positive et surtout, le Rassemblement national, depuis un certain temps, renforce ses votes en région au point qu’ils veulent être aujourd’hui la première force politique de la région et ça, ce risque RN, n’est pas acceptable.

Carole Delga meilleur barrage contre l’extrême droite qu’EELV ? "Y a pas photo !"

Vous pensez que Carole Delga est un meilleur barrage à l’extrême droite que le candidat EELV Antoine Maurice ?

Y a pas photo ! Le risque est grave et imminent. L’histoire de l’Occitanie, ses luttes sociales, ouvrières, agricoles, viticoles, populaires… sont le rejet de ce que met en avant le RN. Pour moi, il est insupportable qu’il puisse être en tête au premier tour devant Carole Delga. Ce risque nécessite de se soulever collectivement et de réaffirmer un certain nombre de valeurs. Oui, ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise via des stratégies.

Vous pensez que la candidature EELV n’est qu’une stratégie face au PS ?

Je pense qu’il n’y a qu’avec un rassemblement au premier tour qu’on peut peser avec des valeurs communes.

Vous avez dit à EELV votre souci de rassemblement dès le premier tour ?

Oui. Chaque fois qu’ils m’ont demandé ma position, j’ai défendu celle-ci. Aujourd’hui, le courage politique est de se dire qu’il y a un enjeu plus fort que celui de se compter. Ce n’est pas là que se joue la présidentielle, il faut être pragmatique.

Tête de liste en Aveyron ? Ah, certainement pas, j'ai passé l'âge !

Serez-vous la tête de liste de Carole Delga en Aveyron ?

Ah, certainement pas ! J’ai passé l’âge. J’avais dit que je ferais deux mandats au Parlement européen, c’est ce que j’ai fait. Je n’ai pas vocation à être en permanence candidat, et puis il y a aussi une question de renouvellement des générations, mais je pourrais être sur la liste. Si on me le demande, j’accepterai d’être en dernière place.

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