Rodez : au CIDFF, "le téléphone a beaucoup sonné"

  • Marie Pelat, Aurélie Brégier, Anne Razzafinanja, Myriam Laroque et Stéphan Benezech forment l’équipe ruthénoise du CIDFF.
    Marie Pelat, Aurélie Brégier, Anne Razzafinanja, Myriam Laroque et Stéphan Benezech forment l’équipe ruthénoise du CIDFF.
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Philippe Routhe

À la veille de la journée du 8 mars, plongée au sein du Centre d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), dont les bureaux sont à la Maison des associations, qui a vécu une année dense.

Ce vendredi matin, au deuxième étage de la Maison des associations, dans les locaux du CIDFF, règne une bonne humeur. C’est bientôt le 8 mars, la journée du droit des femmes. Et ce jour-là, de multiples animations seront organisées, à Rodez comme ailleurs dans le département. Les cinq salariés de l’association seront alors mis en lumière. Ce n’est pas forcément leur habitude.

C’est plus souvent dans l’ombre qu’ils mènent leur action. Au quotidien. Et qui a pris un nouvel essor avec le confinement. Le téléphone a en effet sonné plus que d’habitude. "Une activité véritablement en hausse sur différentes problématiques, avec beaucoup plus de séparations. Les violences intrafamiliales ont augmenté également" explique la directrice Aurélie Brégier. "On remarque entre autres une hausse des violences sexuelles chez les jeunes. Notamment quand ils se retrouvent nombreux dans les appartements…"

C’est durant les mois de mai et juin que le CIDFF a dû faire face à un véritable surcroît d’activité. Si du côté du Palais de justice, il n’a pas été noté pour l’année 2020 une "explosion des violences intrafamiliales ", le CIDFF constate aussi que dans de nombreux cas, les personnes concernées ne veulent pas en passer par la justice.

Il n’en demeure pas moins que près de 400 dossiers sont ouverts dans les bureaux de la Maison des associations.

Le CIDFF a d’ailleurs recruté dernièrement une psychologue clinicienne, spécialisée entre autres dans les violences sexistes. "On a parlé beaucoup du sujet des violences intrafamiliales lors du confinement, mais c’est bien depuis le Grenelle des violences conjugales, en septembre 2019, que les choses commencent à bien évoluer" fait remarquer Aurélie Brégier.

Elle en veut pour preuve les échanges constructifs menés aussi bien avec les forces de gendarmerie ou de police qu’avec l’hôpital, pour la prise en charge des victimes. "Parce que cette prise en charge doit être professionnelle, le premier coup de fil peut être décisif" fait remarquer Stéphan Benezech, juriste depuis une dizaine d’années au sein de cette structure.

Dans cet élan, la structure multiplie les contacts qui peuvent être décisifs, maillant sa présence au plus proche des gens. Employeurs via Face Aveyron, intervention en milieu scolaire, etc. Intervient sur différent sujet, comme la cyberviolence, qui a explosé durant le confinement.

Et s’appuyant sur son triptyque, "Informer, orienter, accompagner", le CIDFF garnit chaque jour ses un peu plus sa boîte à outils. L’association dispose ainsi de téléphone ou d’ordinateur "pour éviter à la victime de violence de se retrouver en plus en précarité numérique, qui peut être un frein trop lourd pour le retour à l’emploi par exemple". Peut proposer des séances d’art-thérapie… Lundi, le Rotary viendra remettre des bracelets connectés pour permettre à une personne d’alerter rapidement un proche en cas d’agression.

"Mais pour mener tout cela à bien, nous avons besoin de journées comme celle du 8 mars afin de mettre la lumière sur notre action", souligne Aurélie Brégier. Et d’éviter aussi une "forme de déni " au regard de tous ceux et celles qui ne font pas réellement cas cette journée du 8 mars. "Il y a une forme de conditionnement à des schémas de violences qui se répètent, se renforcent. Un ronronnement se met en place, et on dit que tout va bien. Alors que ce n’est pas le cas", glisse Marie Pelat, la psychologue clinicienne de l’association.Pour éviter cela, le CIDFF peut s’appuyer sur la dynamique de son équipe. Dont la bonne humeur traduit avant tout l’envie de réussir. Le 8 mars et tous les autres jours de l’année.

Un nouveau bureau

Dernièrement, le CIDFF a modifié son bureau, avec notamment autour de la présidente Anne-Marie Bonnefous, Nancy Destefanis et Gisèle Aussel.

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