Suppression d'emplois chez Bosch : une "trahison" pour les parlementaires et élus de Rodez Agglo

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  • "Dramatique", "inacceptable", "historique"... Hier à Onet, les élus ont fustigé la décision du groupe allemand.
    "Dramatique", "inacceptable", "historique"... Hier à Onet, les élus ont fustigé la décision du groupe allemand.
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Xavier Buisson

Les élus de Rodez Agglomération et les parlementaires aveyronnais étaient, pour la plupart, informés depuis ce jeudi du détail des annonces faites hier aux salariés de l’usine Bosch - à savoir la décision du groupe de réduire de plus de moitié ses effectifs du site ruthénois à l’horizon 2025 - et, dans la foulée de ces dernières, ils ont décidé de se réunir pour faire savoir leur ulcération collective.

C’est Jean-Philippe Keroslian, maire d’Onet, qui a ouvert le ban hier soir : "Cette annonce est inacceptable. Le groupe Bosch a pris des engagements (en termes de diversification notamment) et ne les a pas tenus. Alors qu’en Allemagne, il investit massivement pour la réindustrialisation, en France, il demande à ses salariés d’être… imaginatifs ! À l’horizon 2025, il y aura 500 employés sur le site, c’est ça la politique de Bosch".

Le maire de Rodez et président de l’agglo Christian Teyssèdre lui emboîte le pas, dans la même dynamique : "Depuis 15 ans, tous les élus se mobilisent pour cette usine. L’annonce du plan social d’aujourd’hui est inacceptable… Ils ont gagné des millions d’euros ici depuis 50 ans, ils nous ont menés en bateau depuis trois ans… cette attitude est scandaleuse, c’est une trahison, une trahison de l’ambition européenne, car l’Europe n’a pas été au rendez-vous ".

Évoquant un "séisme" pour le territoire, le député Stéphane Mazars a exprimé une "pensée pour ceux qui font vivre cette usine", "travailleurs, sérieux et appliqués" sans masquer son "ressentiment" envers le groupe, qui "vit sous perfusion de l’État depuis des années" du fait du financement du chômage partiel sur le site, accordé en échange de promesses de diversification de l’activité. "Ils ont continué à laisser pourrir la situation, cette entreprise ne s’est pas mise en responsabilité vis-à-vis du territoire qui l’a accueillie", conclut le député. "Bosch n’a pas tenu ses engagements, encore une fois", affirmait hier en ce sens le conseiller départemental Jean-Philippe Abinal.

C’est, pour le député Arnaud Viala, une "décision dramatique". Lui comme l’ensemble des élus engagés pour la préservation de l’emploi sur le site, s’est rendu compte que le "dialogue de confiance" n’en était pas un. "Je ne fais pas davantage confiance à la promesse de préserver ces 500 emplois que je n’ai fait confiance aux autres promesses", assène la parlementaire. Même déclaration pour le sénateur Alain Marc ("Je n’ai jamais eu confiance en l’entreprise"), son collègue Jean-Claude Anglars déplorant les ravages du Diesel bashing. "Le gouvernement travaille sur la mobilité, ici, ça passe par la voiture. C’est un tournant historique pour l’Aveyron".L’heure est désormais, pour l’ensemble des élus, au "combat" comme l’a expliqué Christian Teyssèdre. Il sera mené "au niveau de Bosch et du gouvernement", les élus ayant même pensé à une campagne de "Bosch bashing", pour faire chuter les ventes de produits de l’enseigne en France, qui est son premier client.:

"Un véritable coup dur", pour Carole Delga

Cest "un véritable coup dur" pour la présidente de Région, Carole Delga. Dans un communiqué de presse, la présidente de la région Occitanie Carole Delga a indiqué "redouter ce scénario car depuis quatre ans maintenant les actions engagées par Bosch pour relancer et maintenir l’activité n’ont pas été à la hauteur".

Et si l’élue se félicite du "maintien du site, le résultat d’un travail collectif", elle appelle "à continuer à faire bloc collectivement afin d’exiger le respect des engagements pris".

Et d’exiger "l’absence de tout plan social". "Je demande à Bosch de s’engager sur des mesures de départs volontaires à la retraite avantageuses et des mesures de formation très volontaristes auxquelles nous allons participer financièrement de façon active. Pour chaque salarié impacté, une solution doit être proposée. Nous ne laisserons personne sur le bord de la route. La Région sera inflexible sur ces points qui conditionnent l’avenir industriel du territoire".

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