Rodez : Serge Segond, un cordonnier très bien chaussé

  • Serge Segond heureux dans sa boutique, qu’il a repris il y a 26 ans.
    Serge Segond heureux dans sa boutique, qu’il a repris il y a 26 ans. s.o.
Publié le
Salima Ouirni

Serge Segond, s’est installé rue de Bonald, depuis 1995. C’est à l’âge de 18 ans, qu’il découvre ce métier vieux comme le monde. Depuis, le cordonnier se délecte d’un métier passionnant. Et malgré la crise, de travail il n’en manque pas. .

C’est en avril 1995 que Serge Segond a trouvé chaussure à son pied. Le cordonnier travaillait à Luc-la-Primaube. Cette création de boutique, où il devait se constituer une nouvelle clientèle s’est avérée compliquée et fragile.

"J’avais l’habitude de prendre mon journal, tous les jours à midi. Un jour, je découvre que Centre Presse y faisait le portrait d’un cordonnier à Rodez qui partait à la retraite et qui cherchait désespérément un repreneur. C’est donc grâce au journal que j’ai trouvé mon affaire, rue de Bonald", se souvient le cordonnier.

Depuis, Serge Segond se régale dans la réparation des chaussures. Mais pas que. Il fait aussi dans la création. "J’achète du cuir, dans lequel je fabrique des ceintures. Les clients choisissent leur boucle, ensuite". L’artisan répare également des sacs à main et des sacoches en cuir. "Je reprends plusieurs chaussures, pour en créer une nouvelle, comme je l’ai fait récemment, pour une dame !", ajoute-t-il. Et d’ajouter, "un jour, une cliente, à qui j’ai réparé un talon, en quelques minutes, m’a dit, vous êtes un vrai magicien !". Un compliment qui lui ira droit au cœur.

Une affaire diversifiée

Au-delà du plaisir de recevoir ces retours positifs, pour Serge Segond, c’est aussi une réponse à son application dans "le travail bien fait".

Et pour cause, il se dit "passionné" par son métier. Il fait partie de ces artisans, dont Raymond Queneau disait "C’est marrant les cordonniers, ils arrêtent jamais de travailler, on dirait qu’ils aiment ça, et pour montrer qu’ils arrêtent jamais, ils se mettent dans une vitrine pour qu’on les admire".

Tout comme les cordonniers de Raymond Queneau, Serge Segond passe des heures, dans sa boutique, rue de Bonald, derrière une vitrine.

Quand il a repris cette affaire, il n’y avait pratiquement que de la cordonnerie. Depuis, il s’est diversifié. "Je fais des badges pour les immeubles, des clefs électroniques pour les voitures, des tampons pour les entreprises", liste l’artisan, qui n’oublie pas les produits nourrissant les cuirs et embaumant la boutique ou les lacets aux milles couleurs… Tout récemment, il a eu la bonne surprise de voir qu’une marque française lui confiait "l’exclusivité de la vente à Rodez".

Une affaire que l’artisan ruthénois a prise comme une récompense.

Mais ce qui lui fait le plus plaisir, c’est sans doute "le bouche-à-oreille. Il y a longtemps que je ne fais plus de publicité. Au début, j’ai rapidement développé ma clientèle en me diversifiant. Aujourd’hui, le bouche-à-oreille fait le reste", confie-t-il avec une certaine émotion.

Dans l’inconscient collectif, d’aucuns s’imaginent que la clientèle des cordonniers est plutôt âgée. Elle daterait même de la dernière mondiale, avec ses privations et aurait gardé ses réflexes de ne rien jeter.

Que nenni, celle de l’artisan est "hétéroclite. J’ai des personnes qui aiment bien les belles chaussures en cuir, de marque et qui y tiennent. Tout comme certains tiennent à leurs sacs de marque, en cuir. C’est quand même souvent des produits de qualité qu’on me donne à réparer", souligne l’artisan, non sans une certaine fierté.

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