Trois projets de parcs photovoltaïques sur le Causse comtal

"Nous ne sommes pas allergiques aux panneaux solaires, mais plutôt allergiques à la manière de procéder. » Loïc Santiago coordonne le Collectif de réflexion citoyenne sur le photovoltaïque du Causse comtal, un collectif qui s’est créé à l’été 2020, dès que les projets d’implantation de trois parcs photovoltaïques au pays des babissous et des touroulis ont été connus. Ce collectif qui s’oppose à ces projets regroupe à présent 21 associations et syndicats locaux, régionaux ou nationaux, et a le soutien tacite de la région Occitanie, de la chambre d’agriculture de l’Aveyron ainsi que du député Stéphane Mazars.
Ces trois projets, privés, concernent un territoire global d’entre 150 et 200 hectares sur le Causse comtal. Le premier, sur la commune de Salles-la-Source, concerne une zone d’étude de quelque 40 hectares dont quelques hectares d’implantation de panneaux solaires ont été définis, non loin des dolmens de Montaubert et de Peyrelebade. Il est porté par JP Énergie Environnement. Le deuxième, toujours sur la commune de Salles-la-Source, concerne une zone d’étude d’une cinquantaine d’hectares, et est porté par Voltalia, appartenant à la famille Mulliez, « numéro 1 dans le secteur de la grande distribution en France » (une dizaine de grandes enseignes), fait savoir le collectif. Il en est pour l’heure à l’état embryonnaire.

Un permis de construire déposé pour 74 hectares

Ce qui n’est pas le cas du troisième projet, le plus important, baptisé « Agrinergie de la Goudalie » et à cheval sur les trois communes de Salles-la-Source, Muret-le-Château et Rodelle. Le permis de construire vient d’être déposé vendredi 5 mars et concerne 74 hectares de panneaux photovoltaïques répartis à parts égales sur les terres cultivées de trois agriculteurs.
C’est le groupe Akuo qui a la charge de sa construction, « financée par la Maif dans le cadre de son fonds de transition énergétique », tient à préciser Loïc Santiago. Qui déplore encore « le manque de démocratie dont sont faits ces projets, qui vont amener une destruction des paysages pendant des décennies. Nous répétons que nous ne sommes pas opposés au photovoltaïque, mais il faut qu’il soit sur des zones déclassées, comme les anciennes carrières de Salles-la-Source, et non sur des terres cultivées. »
Le Collectif demande que les municipalités donnent une motion « contre » ces différents projets lors de la réception des permis de construire, une meilleure information et même une consultation de la population, avec l’organisation d’un référendum.