Les "Sam" de Viviez font de nouveau entendre leur voix à Rodez

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  • Les salariés de Sam ont prévu de manifester à nouveau le 21 mars à Decazeville, soit un mois jour pour jour après une première manifestation qui avait réuni près de 3000 personnes sur le site.
    Les salariés de Sam ont prévu de manifester à nouveau le 21 mars à Decazeville, soit un mois jour pour jour après une première manifestation qui avait réuni près de 3000 personnes sur le site. José A. Torres - José A. Torres
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Mathieu Roualdés

Quelque 600 personnes, 450 selon la police, dont les salariés de l’entreprise Sam ont manifesté jeudi à Rodez pour protester contre de possibles suppressions d’emplois dans l’un des derniers bastions industriels du bassin decazevillois. Une table ronde sur l’avenir de l’usine était organisée en même temps. Elle acte le début des négociations avec le repreneur CIE Automotive.

Pancarte autour du cou portant la mention "moins un", les 357 ouvriers, ou presque, de la société aveyronnaise de métallurgie (Sam) sont venus crier leur colère devant la salle des fêtes de Rodez, hier matin. à l’intérieur, à l’abri des regards, se déroulait la fameuse table ronde tant attendue sur l’avenir du site après l’offre de reprise déposée par le groupe espagnol CIE Automotive et prévoyant la suppression de 214 emplois. "Cette fois, on veut montrer que les salariés ont un visage, qu’ils ne sont pas que des chiffres. Il faut se battre parce que sinon le territoire va mourir à petit feu ", a lancé Sébastien Lallier, l’un des représentants CGT de l’usine avant d’entrer, poing levé et sous les encouragements de la foule, dans la salle des fêtes pour assister à la table ronde. La préfète de l’Aveyron, Valérie Michel-Moreaux, les députés Anne Blanc et Stéphane Mazars, les représentants du ministère déléguée à l’Industrie ont, eux, essuyé des sifflets… "Bougez-vous un peu ! Si la Sam ferme, c’est la catastrophe et on se battra jusqu’au bout. On en a ras le bol de voir que Renault investit dans d’autres pays que la France et qu’on nous laisse mourir !", s’est notamment énervée Véronique, 55 ans, employée à Sam depuis plus de trente ans.

"Une offre pas entièrement satisfaisante" pour l’Etat

Près de deux heures plus tard, vers 12 h 30 à la sortie de la table ronde, les représentants syndicaux ont, eux, souligné "plusieurs avancées". Au premier rang desquelles l’engagement pris par les représentants de Renault, présents en visioconférence, d’injecter 10 millions d’euros supplémentaires de chiffre d’affaires, s’ajoutant aux 30 millions actuels. Cela permettrait de sauver 50 emplois supplémentaires aux 154 que le groupe Espagnol CIE Automotive propose de reprendre. "C’est encore insuffisant, nous estimons que le seuil d’emplois minimum à reprendre est de 300 personnes pour que l’usine puisse fonctionner. Si l’on rapatrie de Roumanie à la SAM la pièce qui devait initialement être produite à Viviez, et si l’on produit les petites pièces dont Renault dit ne plus vouloir, on s’approcherait alors du chiffre d’affaires permettant de garder 300 emplois", a indiqué Ghislaine Gistau, représentante CGT du personnel.

La préfète Valérie Michel-Moreaux a, elle, rappelé qu’à ce jour "l’offre de reprise était la seule et on l’attendait depuis plus d’un an", tout en s’accordant sur le fait qu’elle "n’est pas entièrement satisfaisante, tant sur le volet social qu’industriel". Présent lors de la table ronde, le directeur de cabinet d’Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée de l’Industrie, a, lui, souligné "le courage du potentiel repreneur dans le contexte actuel lié à la Covid-19. Un dialogue doit s’ouvrir entre les différentes parties et l’État sera particulièrement vigilant. Un travail de longue haleine débute et on comprend tout à fait l’angoisse des salariés."

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