Rodez : succès de la langue des signes à Louis-Querbes

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  • Un apprentissage à raison d’une heure à une heure et demie par semaine.
    Un apprentissage à raison d’une heure à une heure et demie par semaine. Reproduction Centre Presse - Reproduction Centre Presse
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Philippe Routhe

La LSF est proposée en option depuis plusieurs années au sein de l’établissement ruthénois. Et elle séduit.

Depuis bientôt une dizaine d’années, la langue des signes françaises, la LSF, est enseignée au lycée Louis-Querbes. Une option qui peut être présentée en option depuis 2008 au baccalauréat général. Et qui, au sein de l’établissement ruthénois, trouve son public. "Notamment dans la section ST2S, le sanitaire et social, et dans la nouvelle formation d’accompagnement de soins et de service à la personne", commente le directeur adjoint, Christophe Auret. Dans chaque section, en seconde, première et terminale, ils sont à peu près une vingtaine à participer à cette option.

C’est Fany Poujol qui assure l’enseignement. "Dans cet apprentissage, ce n’est pas tant les signes en eux-mêmes qui sont difficiles à apprendre, je dirai que c’est la structuration de la phrase, qui ne ressemble pas à notre grammaire" explique-t-elle. Son enseignement s’attache également à raconter "l’histoire" de la langue des signes, qui n’a pas été un long fleuve tranquille. Sa reconnaissance officielle est encore récente…

Mais au sein du lycée Louis-Querbes, on ne cache pas une certaine fierté de proposer cette option. Encore plus depuis la modification du bac qui installe l’option sur un contrôle continu. "C’est une option à part, admet Christophe Auret. Aux élèves, on leur dit prenez la LSF si cela vous plaît, pas pour marquer des points. Cette langue demande d’aller vers l’autre. En l’apprenant, cela vous apporte un atout dans votre carrière professionnelle."

Pour échanger aussi avec les bébés

Les élèves, majoritairement des filles, peuvent rapidement se rendre compte de l’utilité de la LSF, également en dehors du cercle des sourds. "Nos lycéens sont amenés à faire de stages en crèche. Et avec les bébés, on pratique cette langue. Les touts petits développent leur motricité avant les cordes vocales. Et l’on peut, par le biais de la LSF, comprendre leur besoin" détaille Fany Poujol. "Encore", "Pardon", "J’ai soif" sont autant de petits mots que des enfants qui ne savent pas encore marcher peuvent signer. "Il arrive même de voir des enfants signer entre eux. Cela les apaise. Par exemple, un enfant en bouscule un autre, le petit qui est tombé est surpris, mais se calme si celui qui l’a fait tomber lui fait signe qu’il s’excuse…"

"Les effets de l’inclusion"

Mais la pratique de la LSF avec des personnes ayant des besoins en la matière reste le cœur de la matière. "Cette option permet d’atteindre un certain niveau, que l’on peut notifier sur son CV. Et des entreprises sont en recherche de personnes qui pratiquent cette langue", lance Fany Poujol. Via son association "F’anim", cette dernière propose également des rencontres entre jeunes et personnes âgées sourdes afin de partager des activités ensemble…

"On constate quoi qu’il en soit qu’il y a de plus en plus d’élèves qui choisissent cette option. Je pense que ce sont aussi les effets, entre autres, de l’inclusion" souligne Christophe Auret. "Il est vrai que l’on ne parle plus de normalité mais de différence ", glisse Fany Poujol. D’ailleurs, pour la rentrée prochaine, l’option a été ouverte également aux filières professionnelles de l’établissement. C’est bon signe !

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