Les partis affinent leurs stratégies pour les régionales

D’un coup, la campagne a démarré. Depuis un moment déjà, à l’échelle de la Région, les différentes formations politiques se faisaient discrètes sur le sujet, préférant se consacrer à la situation sanitaire. Attendant également le bon moment pour intéresser les électeurs, qui ont pas mal la tête ailleurs. Mais depuis quelques semaines, les choses bougent. Les têtes de liste commencent sont désormais toutes connues. Le scrutin se déclinant par département, il est donc temps pour les formations de choisir leurs chefs de file afin de constituer les listes départementales pour ces régionales. Ce week-end, plusieurs réunions sont prévues en Aveyron pour entériner les stratégies.

Les Verts derrière Alexandra Dubois

Depuis plusieurs mois, EELV a décidé de ne pas répondre à la main tendue de Carole Delga pour une union dès le premier tour. Antoine Maurice, candidat malheureux aux municipales à Toulouse a été choisi pour mener la liste. Une décision qui a divisé au sein du parti, à tel point que certains ont décidé de ne pas suivre cette initiative autonome. C’est d’ailleurs le cas de José Bové, qui, s’il n’était pas membre d’EELV, était un soutien historique du parti. L’Aveyronnais a annoncé la semaine dernière qu’il soutiendrait Carole Delga. Pour la liste départementale des Verts aux régionales, c’est Alexandra Dubois, qui sera la cheffe de file. "les instances se réunissent samedi, confirme Laurent Renaudin, secrétaire départemental du parti. On va voter pour constituer la première moitié de la liste." Derrière la Ruthénoise, c’est Jérôme Czaplicki, candidat aux sénatoriales l’année dernière et originaire de Saint-Beauzély qui devrait être numéro 2.

Mazars pour mener la liste de la majorité présidentielle ?

Au niveau régional, LREM a misé sur Vincent Terrail-Novès, le maire de Balma, qui n’est pas membre du parti, mais qui aura son soutien. Ce dernier, qui s’est lancé début mars a annoncé qu’il allait faire le tour des départements pour rencontrer les membres du parti présidentiel, mais aussi de ses partenaires (Agir et le Modem notamment). Il verra donc Jean-François Rousset, le référent LREM en Aveyron. L’hypothèse Christian Teyssèdre abandonnée pour mener la liste départementale, l’Elysée aurait demandé à un des deux députés de sa majorité d’y aller. Dans Centre Presse il y a quelques semaines, Stéphane Mazars a confirmé que c’était une option, mais il n’a pas encore pris sa décision. Le nom de Florence Cayla, la maire de Sébazac, candidate LREM aux dernières sénatoriales, circulait pour la deuxième position. "Ce n’est pas d’actualité, assure-t-elle. Il faut laisser la place aux jeunes."

La liste Delga entre stabilité et ouverture

Lors de son passage en Aveyron au mois de février, Carole Delga, la présidente sortante, candidate à sa réélection, avait expliqué tout le bien qu’elle pensait d’Emmanuelle Gazel, la maire de Millau, vice-présidente de la Région en charge de la formation professionnelle. Cette dernière a annoncé au moment de la campagne des municipales qu’elle comptait continuer l’aventure régionale, mais pas en tant que vice-présidente. Cela ne devrait toutefois par l’empêcher de mener la liste aveyronnaise en juin, devant Stéphane Bérard, lui aussi élu sortant. Derrière, la troisième place devrait être occupée par une Ruthénoise, sans doute issue de la société civile. En fin de liste, on devrait retrouver José Bové. L’ancien député européen, qui aurait aimé une union de la gauche dès le premier tour pour réduire ce qu’il appelle "le risque grave et imminent" d’une extrême droite première force politique régionale. Il a d’ailleurs expliqué récemment qu’il accepterait la très symbolique dernière place, qui ne sera pas éligible.

LFI espère toujours une union avec les Verts

Guilhem Serieys a fait trois mandats comme conseiller régional. Il n’a pas encore pris sa décision définitive sur la suite de l’aventure. Surtout, le responsable de LFI en Aveyron, attend de voir quelle sera la stratégie de son parti. Si le binôme Myriam Martin et Manuel Bompard a déjà lancé sa campagne, notamment avec un déplacement dans le Bassin il y a quinze jours, le parti continue de tendre la main à EELV. "On souhaite une liste de large rassemblement pour proposer des réorientations majeures dans la liste régionale", lance Serieys. Ce n’est qu’à l’issue de ces discussions que la déclinaison locale de la liste sera décidée.

Bruno Leleu a demandé l’investiture RN

Interrogé sur le sujet il y a deux semaines, Bruno Leleu, le responsable départemental du Rassemblement national, avait profité de la désignation de Jean-Paul Garraud comme tête de liste régional pour annoncer qu’il avait demandé l’investiture en Aveyron. Il n’y a pas de raison qu’il ne l’obtienne pas. Restera ensuite à trouver une équipe complète pour le suivre. Il a promis "des surprises", mais pour l’instant, rien n’a filtré.

Quand Aurélien Pradié (LR) était au cabinet de Jean-Claude Luche

Mercredi, LR a officiellement investi Aurélien Pradié comme tête de liste en Occitanie. Le jeune député du Lot (34 ans), n’est pas un inconnu en Aveyron. En effet, il a passé quelques mois au cabinet de Jean-Claude Luche en 2012. C’est à cette époque qu’il a rencontré Arnaud Viala, alors élu au département, avec qui il travaille désormais étroitement à l’Assemblée nationale. Le député du Sud-Aveyron, responsable LR du département ne sera pas sur la liste aux régionales. Mais il va participer ce week-end aux réunions pour définir la stratégie locale. Selon toute vraisemblance, les deux premières places de la liste devraient être occupées par les sortants : la Ruthénoise Anne-Sophie Monestier-Charrié et le Millavois Christophe Saint-Pierre.