En Aveyron, une biodiversité à préserver

  • Oedicnème criard.
    Oedicnème criard. Photo Leslie Campourcy
Publié le
Philippe Henry

Si l’on savait notre écosystème fragile et menacé, une récente étude permet de mesurer l’ampleur du phénomène. Le département est également concerné par une diminution de certaines espèces.

Tout récemment, une étude publiée à l’occasion de la journée mondiale de la vie sauvage a mis en lumière la fragilité de notre écosystème, que l’on savait déjà menacé. Quelques chiffres issus du travail mené par l’Union internationale pour la conservation de la nature et d’autres associations permettent d’en saisir les contours : en France métropolitaine, 14 % des mammifères, 24 % des reptiles, 23 % des amphibiens et 32 % des oiseaux nicheurs sont menacés de disparition du territoire.

Tout comme 19 % des poissons d’eau douce et 28 % des crustacés d’eau douce. Pour la flore, 15 % des espèces d’orchidées sont menacées.

Concernant l’Aveyron, difficile d’obtenir une liste exhaustive des espèces présentes en Aveyron et de celles qui seraient menacées. Rodolphe Liozon, président départemental de la LPO, explique " qu’il est difficile de dégager une tendance concernant l’évolution des espèces en Aveyron. Il faut établir un protocole bien précis pour cela. Nous avons néanmoins quelques tendances sur différentes espèces comme le milan royal ou l’œdicnème criard ".

Ce dernier, mieux connu sous le nom de Touroulis par les anciens, est un curieux oiseau aux yeux et pattes jaunes. Bien que très discret le jour, nos aïeux pouvaient parfois repérer son nid, construit à même le sol sur les pelouses sèches, les prairies temporaires du Causse ou entre deux rangées de maïs ou de luzerne.

Artificialisation des sols

En 2018, la LPO Aveyron a constaté une chute de près de 40 % des effectifs en moins de 10 ans. Certaines espèces suivies par les équipes de la LPO sur le département "se portent bien, comme les vautours, dans le Sud Aveyron. Leur population évolue doucement". Pour autant, cet exemple peut-il être un indicateur positif de la biodiversité en Aveyron ?

Pour Rodolphe Liozon, la question est plus complexe. "Engager des actions de protection pour certaines espèces ne suffit pas, explique le directeur de la LPO en Aveyron. Même si ces mesures législatives et contraignantes fonctionnent, on ne peut pas prendre ce genre de dispositif pour toutes les espèces." Ainsi, pour de nombreuses espèces d’insectes, victimes des pesticides, de l’artificialisation des sols, du changement climatique, "les textes de lois sont impuissants".

Alors, en Aveyron comme ailleurs, il reste "primordial de conserver des espaces où l’Homme n’intervient que peu. il y a des choses perceptibles par le grand public et d’autres qui le sont moins". "On peut se dire qu’en Aveyron, nous sommes plus privilégiés qu’ailleurs. Ce n’est qu’en partie vrai, explique Rodolphe Liozon. L’artificialisation des sols nous concerne. L’augmentation des surfaces commerciales ne s’explique pas par une augmentation de la population. Tous les 7 ans, c’est l’équivalent de la surface d’un département qui disparaît."

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