Villefranche-de-Rouergue. Aqualudis à Villefranche : nouvelle investigation pour découvrir les raisons des dysfonctionnements

En 2008, la municipalité d’alors et l’architecte qui a conçu le projet (Aqualudis, NDLR) ont décidé d’investir […] sans tenir compte du plus haut niveau des crues ", écrit René Souyri. L’ancien responsable des sports et jardin souhaite alors faire part d’une erreur qu’il juge " coûteuse et impardonnable ".

Il réagit à l’incident survenu au centre nautique de Villefranche-de-Rouergue début février. La forte crue de l’Aveyron a révélé une voie d’eau à proximité de la salle des machines. Afin d’éviter que les moteurs soient noyés, pompiers, élus et agents de la ville ont été à pied d’œuvre pour repousser le flot de l’Aveyron. Effort couronné de succès car les moteurs ont alors pu être sauvés. Cet épisode a révélé que la salle n’était, contrairement à ce qui était attendu, pas étanche. "Des investigations complémentaires vont avoir lieu pour savoir pourquoi le cuvelage a laissé passer l’eau", précise Jean-Claude Carrié, premier adjoint, chargé de l’urbanisme et des réseaux.

Peu de chance d’être indemnisé

Si l’enquête conclut à une malfaçon la commune risque de ne pas être indemnisée. "Les travaux sont couverts par une garantie décennale. Après 10 ans on considère que si rien n’a été signalé, tout est conforme aux attentes." Hors le centre a été construit en 2008 et nous sommes en 2021…

En attendant, afin d’éviter une nouvelle inondation, " nous allons installer une alarme pour être prévenu si de l’eau entre dans la salle des machines, et améliorer la capacité de refoulement de l’eau qui n’est pas proportionnée au besoin ", peste le premier adjoint. " Mais seuls les résultats de l’investigation pourront nous dire où est la faille. "

Ces défauts de l’infrastructure font remonter de mauvais souvenirs aux Villefranchois. Déjà, lors de la livraison du centre nautique, plusieurs problèmes sont apparus. En 2012, il est déjà fait état de la "dégradation du carrelage, d’une corrosion importante du bassin d’été".

À cette époque, la mairie a déjà engagé des poursuites judiciaires à l’encontre des entreprises responsables des travaux. "C’était une affaire très compliquée, nous avons laissé faire la justice", insiste Serge Roques l’ancien maire de la commune. Et si des défauts sont apparus ce n’est en aucun cas en raison d’un manque de réflexion. "C’était le projet phare de notre programme lorsque nous avons été élus en 2001. Nous avons étudié toutes les possibilités. Il apparaissait que construire le centre Aqualudis là où était la piscine était le plus approprié. Nous savions, par ailleurs que la zone était inondable, mais nous avions obtenu tous les accords, dont celui de la police de l’eau."

Et s’il manque des équipements comme une alarme ou des pompes d’envergure pour refouler l’eau, l’ancien maire assure avoir écouté les conseils des techniciens. "En tant qu’élu je ne suis pas compétent sur le volet technique. Si on m’avait dit qu’il fallait cette pompe je l’aurais mise", se défend-il.

Des travaux en 2013

Est-ce que le problème d’étanchéité daterait aussi des premiers chantiers ? Pas forcément entend-on à la mairie, car à l’issue de ce parcours judiciaire de nouveaux travaux sont réalisés en 2013 afin de remettre à niveau la piscine. Deux importants chantiers sont entrepris. L’un concernant le traitement de l’air, d’un montant de 37 836 €. L’autre concernant l’équipement hydraulique. La somme alors déboursée est de 265 000 €.

À cette époque les canalisations ont été refaites. Une voie d’eau aurait pu être percée. Autre hypothèse : l’usure. Dans ce cas, le seul responsable est le passage du temps.