Le Stade Rodez Athlétisme veut sortir des starting-blocks

Être licencié(e) au Stade Rosez Athlétisme, c’est avant tout être un compétiteur encadré par un club. Aussi, enlever les compétitions à un athlète, c’est lui enlever l’essence même de sa conception du sport. S’étalonner face à un adversaire ou plus simplement progresser dans ses performances. " Tout est rangé au placard, chaussures, perches, javelots, poids… depuis un an. Le blocage administratif, le confinement… on a essayé de garder le contact via les réseaux sociaux, les mails avec nos adhérents" confie Alain Cabaniols, le président du club.

Après le déconfinement de fin de printemps, le club aurait pu reprendre une activité partielle en juin, ayant eu le feu vert de la fédération. Mais "reprendre sans avoir derrière d’objectifs de compétitions et en état de la situation sanitaire pas franchement bonne, avec le comité, les cadres techniques et les dirigeants, nous avons choisi de décaler en septembre, même si officiellement les athlètes pouvaient, à ce moment-là, reprendre le sport". Individuellement, quelques-uns ont repris avec des programmes adaptés et en collectif à l’occasion de Rodez plage.

Progressivement les gens ont décroché

Avec ces entraînements individuels, l’esprit club s’est quelque peu échappé. Et le mois de septembre a été compliqué. Alain Cabaniols : " Avec la prise de position de la fédération, disant offrir la licence jusqu’au 2 novembre 2020 pour les licenciés 2019-2020 suite à la pandémie, nous nous sommes tiré une balle dans le pied. Car au bout du compte, nombreux sont ceux qui n’ont pas renouvelé la licence jusqu’en novembre. Et là, depuis, beaucoup n’ont pas encore renouvelé leur engagement".

Une situation qui pèse lourd pour le club car ce sont près de 30 % des licenciés qui n’ont pas signé pour la saison 2021. Un désengagement ponctuel, surtout chez les adultes qui se disent, " on attend de voir ce qu’il y aura derrière". Et effectivement, l’incertitude est encore d’actualité.

La règle de 6 sportifs complique la reprise

De plus, si, chez les jeunes, la distanciation suffit à la pratique, chez les grands, le nombre restreint limite fortement le travail d’équipe. " Comment voulez-vous travailler le demi-fond, par exemple ? Il faut faire des groupes, mais on ne peut pas aller sur la voie publique en groupe. Bref c’est infaisable !". De l’avis du président Cabaniols, cette année, il n’y aura pas de compétition. Une année blanche pour l’athlétisme. Même si la fédération veut maintenir les championnats de France.

Seuls les professionnels pourront en effet faire de la compétition. "Nos petits jeunes non, rien d’officiel, on devra proposer quelque chose au risque de perdre des adhérents, mais quoi !". En attendant, financièrement, le club, pour l’immédiat n’est pas en péril. Mais si en septembre prochain, rien n’est proposé, le peu de demandes de licences pourrait mettre à mal le SRA.