"Sympathies néonazies" : enquête ouverte chez les légionnaires du Larzac
Après avoir scruté de nombreux profils de militaires sur les réseaux sociaux, Mediapart a publié ce mardi 16 mars un reportage mettant en exergue la présence de soldats aux sympathies néonazies affichées. L’un d’eux est en poste à la 13e demi-brigade de légion étrangère, installée au camp militaire du Larzac.
"Que dire ? C’est consternant. J’ai pris connaissance du document. Je me garderai maintenant d’évoquer le cas individuel, parce que les faits sont présumés, ce sont des règles de droit. Mais ça c’est passé chez nous, il n’y a aucun doute. Bien évidemment, je n’étais pas au courant", affirme le colonel Aubry, responsable de la 13e demi-brigade de légion étrangère du Larzac.
À l’issue de l’enquête menée par Mediapart et mise en ligne mardi 16 mars, 50 nouveaux cas de militaires néonazis ont été comptabilisés dans les rangs de l’armée française. L’un de ces soldats, Lucas M., est légionnaire au sein de la 13e DBLE. C’est lui qui a "l’honneur" d’apparaître en premier dans le reportage, alors qu’il réalise, au sein du camp, un salut hitlérien aux côtés de camarades que l’on sent gênés, le tout sur un fond sonore d’hymne franquiste. Alors qu’un autre légionnaire met la main sur son cœur, Lucas M. s’approche, s’empare de son bras et le brandit vers le haut pour un nouveau salut nazi.
On le voit par ailleurs s’afficher, en ligne, arborant un tee-shirt de la division SS Charlemagne ou bien invectiver l’artiste Bilal Hassani par les mots "Zyklon B sa mère", en référence au gaz utilisé par les nazis dans la mise en œuvre de leur solution finale.
"Une enquête minutieuse est en cours depuis hier soir (NDLR : soit quelques heures après la publication du documentaire). Elle devra caractériser les faits qui sont présentés. Le chef de corps que je suis a un pouvoir disciplinaire un pouvoir de sanction. Au sein des Armées et de la Légion étrangère en particulier, on rejette toute forme d’idéologie qui soit contraire aux règles, lois et valeurs de la République mais également à celles de la Légion étrangère", explique le colonel Aubry.
"Dans un premier temps, ce sont des gens de chez moi qui mènent cette enquête. Par la suite, si délit il y a, il sera porté à la connaissance du procureur de la République. On est tous surpris, estomaqués, choqués… à la fois le code d’honneur du légionnaire et nos us et coutumes sont totalement contraires à toutes ces idéologies", poursuit le militaire.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?