Quentin Tourbez : "L’univers de la gastronomie va se réinventer"

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  • Quentin Tourbez : "Les chefs ont un vrai savoir-faire. Reste à positionner le concept. Mon rôle est, en somme, d’accoucher d’histoires qui donnent envie". QT Quentin Tourbez : "Les chefs ont un vrai savoir-faire. Reste à positionner le concept. Mon rôle est, en somme, d’accoucher d’histoires qui donnent envie". QT
    Quentin Tourbez : "Les chefs ont un vrai savoir-faire. Reste à positionner le concept. Mon rôle est, en somme, d’accoucher d’histoires qui donnent envie". QT
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Aurélien Delbouis

Photographe, rédacteur en chef, designer, consultant. Touche-à-tout insatiable, le Ruthénois Quentin Tourbez aide les marques et les chefs d’entreprise à développer de nouveaux produits et concepts. un rôle sur mesure pour un jeune homme pressé, qui maîtrise à la perfection les codes et les tendances de l’univers de la "food". rencontre avec un jeune homme enthousiaste à l’appétit vorace.

Nous l’avions découvert à Rodez avec Basalte, studio de création polymorphe, créateur notamment du magazine TWLV. Nous le retrouvons aujourd’hui à Paris en passe de boucler son cursus de designer de services dans la prestigieuse École Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI).

Lui, c’est Quentin Tourbez, Aveyronnais de 24 ans, qui concède volontiers "avoir suivi les chemins de traverse" pour consacrer aujourd’hui son stage de fin d’étude au pilotage de projets de politique publique au sein de la direction interministérielle de la transformation publique (DITP).

Cet "accélérateur de la transformation" dont l’ambition pourrait se décliner en trois axes : offrir une plus grande qualité de service pour les citoyens, de meilleures conditions de travail pour les agents et des économies pour les Français. Vaste sujet.

Si nous le rencontrons aujourd’hui, ce n’est pourtant pas uniquement pour son appétence pour les politiques publiques et le design mais plutôt pour son seul "appétit."

Créateur de marques

Directeur artistique pour des marques en lien avec l’univers de la gastronomie et le monde des CHR (cafés, hôtels et restaurants) parisiens, le consultant typé "food" assure aussi le volet stratégique des chefs en quête d’inspiration et des marques en devenir.

"Mon job est avant tout de comprendre, de suivre les tendances des marchés de la gastronomie, de savoir quels sont les concepts novateurs. De restaurants, de produits. De voir ceux qui marchent, ceux qui marchent moins bien. De là, mon rôle consiste ensuite à construire la marque. Trouver un nom, une image, un positionnement, des valeurs… Définir les produits, les canaux de distributions avant de les faire émerger. C’est la même chose avec les restaurants. Qu’il s’agisse de chefs ou d’investisseurs, tous ont déjà une idée de ce qu’ils attendent. Mon rôle consiste à les faire exister."

Nouveau dans ce microcosme de la gastronomie, Quentin vient d’accompagner un chocolatier dans l’élaboration et la mise en commercialisation d’une gamme dédiée au petit-déjeuner à base de granola. "Le savoir-faire est déjà là. À nous de le mettre en forme pour l’exploiter de la meilleure des façons".

Validé par The Social Food

L’Aveyronnais a aussi accompagné la stratégie de L’effiloché, marque dédiée à la cuisson des viandes très longue durée. "Les deux chefs ont là encore un super savoir-faire. Reste à positionner le concept ; le faire exister. Mon rôle en somme est d’accoucher d’histoires qui donnent envie", confie le rédacteur en chef de TWLV, qui reconnaît à ce titre une petite filiation entre ces deux univers. Sauf que : "J’ai utilisé ici peu de mots ; plutôt des images."

Validé par The Social Food, LE studio de création parisien fondé par Mathieu Zouhairi et Shirley Garrier dont il a accompagné l’édition du livre de recettes éponyme, Quentin ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. "Il y a ici à Paris de très nombreux talents, une émulation incroyable qui te pousse à aller toujours plus loin, à faire preuve de toujours plus de créativité."

Et s’il flirte parfois avec le monde de l’art – il accompagne la compagnie de danse contemporaine HiyA dans laquelle se produit aussi sa grand-mère ! – c’est bien la bonne bouffe qui excite aujourd’hui ses papilles créatives. Lui qui est tombé dans la marmite, un jour de reportage dans les cuisines du Suquet à Laguiole, ne dit pas autre chose.

"Avec Vincent, [son associé chez Basalte NDLR] on a été accueillis en cuisine par Michel et Sébastien Bras à l’occasion d’un article pour le tout premier numéro de TWLV. C’est un souvenir extraordinaire. Depuis ce jour, on s’est vraiment acculturés à la cuisine, la gastronomie locale. On s’est franchement plongés dedans avec finalement l’impression de déchiffrer les mutations de la société par le prisme de projets liés à la gastronomie. Pourquoi tel restaurant marche, pourquoi tel autre sombre. Si la qualité de l’assiette comme celle des produits sont des conditions sine qua none à la réussite, elles ne sont plus les seules."

Un bref passage sur Instagram suffit à s’en convaincre. Les codes changent et avec eux les attentes des consommateurs pour qui désormais le flacon compte autant que l’ivresse. Raconter de belles histoires est une chose, proposer des plats sains, sourcés localement en est une autre. Les faire cohabiter au mieux est désormais le rôle que s’attribue Quentin. "On le voit avec le boom de la vente à emporter, l’explosion des plateformes et des dark kitchen ou l’ouverture d’Instagram Shopping : la façon de consommer évolue et avec elle les canaux de vente. Que ce soit à Paris ou en Aveyron, il y a aujourd’hui quelque chose à réécrire dans l’univers de la gastronomie."

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