Viviez : 2 000 à 3 000 personnes pour défendre Sam et le Bassin

Un mois jour pour jour après une manifestation qui avait réuni près de 3 00 personnes à Viviez, un nouveau rassemblement en soutien des salariés de l’usine Sam s’est déroulé, ce dimanche après-midi, même heure – 14 h 30 – même lieu – devant les ateliers de Sam sur la zone des Prades. Et quasiment même affluence, le nombre des manifestants étant estimé à plus de 3 000 par les organisateurs et à un peu moins de 2 000 par les forces de l’ordre.

Pour ce nouveau rendez-vous revendicatif, l’appel lancé par le collectif "Tous Ensemble pour le Bassin" avait été élargi aux problématiques locales liées à La Poste (le conflit ouvert le 8 mars entre la CGT et la direction a trouvé son épilogue tard samedi soir, lire par ailleurs) ; aux services des Impôts (fermés) ; aux menaces sur la dotation horaire du lycée La Découverte ; aux situations délicates, mais plus conjoncturelles, rencontrées par les entreprises STS ou Usicap.

Des dossiers évoqués par les différents intervenants lors de prises de paroles parfois virulentes qui n’ont pas été sans rappeler certaines actions fortes menées par le passé ici même, en rapport notamment avec le combat engagé à l’époque pour sauver la maternité decazevilloise.

"On ne vous laissera pas tomber"

Quoi qu’il en soit, au-delà de simples particuliers venus de tout le département, au-delà des salariés de Sam, mais aussi de Bosch, de Figeac Aéro ou de STS, de très nombreux élus ont une nouvelle fois répondu présent hier après-midi. Élus locaux, départementaux, régionaux, dont le président du Département Jean-Claude Galliard, le conseiller régional Stéphane Bérard, ou le maire de Decazeville François Marty, qui, de manière unanime, ont apporté leur soutien aux ouvriers de Sam : "On ne vous laissera pas tomber."

Reste que cette seconde manifestation, égayée par les prestations musicales de Wally et Ben, pourrait ne pas être la dernière, comme l’a indiqué lors de son intervention Gyslaine Gistau, déléguée CGT de Sam, qui avec Sébastien Lallier a engagé la semaine dernière les négociations avec CIE Automotive. le repreneur espagnol potentiel de l’unité industrielle du Bassin.

"La lutte n’est pas finie, loin de là. Pour l’instant, rien n’est acté. Tout reste à faire dans les négociations qui viennent de débuter. Nous réaffirmons notre volonté de conserver au moins 300 emplois sur les 350 actuellement recensés dans l’entreprise et nous refusons fermement la perspective de perdre 214 postes, comme l’a avancé CIE Automotive dans son plan de reprise".

Pour mémoire, la semaine dernière, Renault, principal donneur d’ordres de Sam, s’est engagé à fournir 10 millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires à l’entreprise (soit l’équivalent de 50 emplois). Un engagement qui n’est pas pour autant formalisé et à propos duquel les représentants du personnel demeurent prudents. D’autant que le repreneur espagnol ne semblerait pas faire une priorité de cette montée en puissance financière.

Un repreneur espagnol avec qui les délégués CGT de Sam vont poursuivre les négociations dès demain, mardi, par visioconférence. À ce niveau et pour reprendre la formule de gyslaine Gistau : " Tout reste à faire ", sachant que le plan de reprise demande à être encore précisé dans les grandes largeurs.

En attendant, une motion reprenant les revendications présentées hier a été adressée au Premier ministre Jean Castex, avec l’espoir d’être (enfin) entendu.