Rodez : Philippe Annotiau en appelle à la commande publique

  • Philippe Annotiau tirela sonnette d’alarme.
    Philippe Annotiau tirela sonnette d’alarme. JAT
Publié le
Salima Ouirni

Philippe Annotiau, galeriste ruthénois, lance un cri d’alarme sur la situation économique des artistes plasticiens. Ne bénéficiant d’aucune aide financière, ils sont touchés de plein fouet par la pandémie.

Dans un contexte économique très difficile pour tous les secteurs, la culture en général est en souffrance. Mais au sein de la culture, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Il y a les secteurs qui sont régulièrement aidés et les autres.

Philippe Annotiau, galeriste à Rodez, pointe aujourd’hui cette disparité de traitement. "La culture s’arrête au cinéma, au théâtre et à la musique. Les plasticiens sont les grands oubliés de la crise économique. Sans régime spécifique, ils ont subi de plein fouet la fermeture et l’annulation de plusieurs événements comme les salons, les vernissages, et les lieux d’expositions", explique-t-il.

Et d’ajouter, "le gouvernement a fourni des aides à la culture, aux musées, aux bibliothèques, ainsi qu’aux artistes de l’audiovisuel. Mais qu’en est-il des artistes plasticiens ? Rien ! La grande majorité d’entre eux est ignorée par le ministère de la Culture ou par les directions régionales des affaires culturelles, à moins qu’ils n’émergent dans les marchés de l’art spéculatif".

Pour aider les artistes plasticiens et les galeristes, Philippe Annotiau propose l’application de la loi. Il en appelle donc à la commande publique. Il demande aux collectivités de procéder à des acquisitions d’œuvre, en passant par le "1 % artistique".

"Nous ne voulons pas de subvention. Nous voulons travailler. Il faut savoir que les collectivités peuvent faire valoir ce dispositif tout en récupérant 50 % en défiscalisation", précise le galeriste ruthénois, qui veut éviter toute polémique.

Interrogée, Sarah Vidal met en garde contre ces solutions. "Le 1 % artistique ne concerne que peu de cas et il est très encadré. Il ne concerne que les collectivités relevant des compétences transférées par l’État. C’est un dispositif bien particulier", souligne-t-elle.

En réponse, elle préfère mettre en avant la politique de la ville, en la matière. "A Rodez, on soutient la culture toute l’année. On n’attend pas d’avoir l’occasion d’actionner le 1 % artistique. L’an dernier, et malgré le contexte de la pandémie, nous avons mis en place des résidences d’artistes. Nous achetons des œuvres au fil des ans. On n’a pas à rougir de notre politique", se défend l’élue.

Elle rappelle également que les galeries, au même titre que les autres commerces, ont bénéficié d’une aide économique de Rodez Agglo, dans le contexte de l’épidémie. Et d’ajouter que la collectivité, a mis sur la table, "1,70 M€ pour la politique culturelle, cela sans compter les musées et le siècle Soulages. Nous sommes à 7 % du budget global annuel rien que pour la ville".

Par ailleurs, Sarah Vidal se pose la question "de l’achat d’œuvres artistiques, dans un contexte économique tendu pour tout le monde ? Qu’en penserait le commun des mortels ?".

La question des plasticiens, et leur sort économique, reste donc entière, pour l’instant.

La mise en œuvre du 1 % est une obligation légale. Elle provient de la loi de décentralisation de 1983.

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