Espalion : Clément Fournier sort les tracteurs du grenier

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  • Clément Fournier au volantde son tracteur suédois, le Bolinder, ancêtre de Volvo. Chez lui, même les fleurs poussent dans des pneus !
    Clément Fournier au volantde son tracteur suédois, le Bolinder, ancêtre de Volvo. Chez lui, même les fleurs poussent dans des pneus !
  • Manivelle et cloche d’Aubrac mêlent sa passion à ses racines.
    Manivelle et cloche d’Aubrac mêlent sa passion à ses racines.
  • Clément Fournier sort les tracteurs du grenier
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  • Clément Fournier sort les tracteurs du grenier
    Clément Fournier sort les tracteurs du grenier
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Sur les hauteurs d’Espalion, à Biounac, ce passionné collectionne et redonne vie aux tracteurs.

Il allume la mèche. La flamme jaillit et voilà Clément Fournier qui mouline à toute vapeur et vigueur la manivelle. Le tracteur sort de sa léthargie. Il tousse. Le siège et la tôle tremblent. La fumée se dégage puis s’estompe et c’est parti. Comme avant.

À Biounac, sur les hauteurs d’Espalion avec une vue vertigineuse sur la vallée du Lot, Clément Fournier abrite des tracteurs d’un autre temps. Ceux qui sont nés pour remplacer les bœufs dans les campagnes. Chauffeur routier de profession, Clément a toujours été un fou du volant. Fils d’agriculteur, le plus jeune d’une fratrie de onze enfants à Saint-Chély-d’Aubrac, Clément Fournier, n’a pu reprendre l’exploitation mais mêle sa passion tout en rendant hommage à ses racines. " J’ai commencé en 2006. Je roulais de nuit alors je cherchais une occupation la journée. Le virus m’a pris ", résume-t-il. Un virus qui vous veut du bien, celui-ci.

De néophyte à spécialiste

Clément Fournier a commencé par les Renault. La marque au slogan "Des voitures à vivre" fut la dernière à fabriquer des tracteurs Français jusqu’en 2015. Son premier tracteur Renault est de 1962 mais aujourd’hui il fait rouler celui de 1947 qui a la particularité d’avoir l’embrayage à droite. Des spécificités, Clément en fait son affaire, pour mieux les retaper. " Il m’en faut trois pour en monter un, avec les pièces et la carrosserie ", dit ce collectionneur qui avoue pourtant, ne rien connaître à la mécanique au départ.

Balades en famille ou entre amis

La passion donne des ailes et Clément fait désormais des étincelles. Comme tout collectionneur, pris au jeu, il a élargi la gamme des Renault à bien d’autres marques. Il ne lui manque aujourd’hui plus que de deux marques : l’Afto originaire de Russie et le Sam d’Italie. " Je cherche des tracteurs de petit modèle, pas les chevaux, pour les transporter et rouler."

Cela a plus de charme aussi. Comme se balader sur les chemins en famille, entre amis, ou avec les clubs de passionnés dont il est adhérent : les Vieilles Bielles de l’Aubrac à Espalion, aux Vieux Volants du Ségala, l’association des Tracteurs Rétros de Rignac, les Vieilles mécaniques du Causse, jusqu’à Aumont-Aubrac en Lozère.

Une passion se fie des frontières. " C’est l’occasion de passer un bon moment avec une pause pour partager un repas ", dit-il simplement. Le bonheur est simple, porté par l’élan de redonner vie aux tracteurs comme à leur âge d’or. "Le but est de les remettre dans leur état d’origine. "

Phares, emblème de la marque ou encore les échappements d’origine sont aussi difficiles à dénicher qu’une aiguille dans une botte de foin, mais Clément Fournier ne lâche rien. Il a tout son temps pour trouver, pour rouler. Le Zetor lui offre une pointe à 31 km/h mais Clément ne cherche pas la vitesse.

L’ivresse à 22-23 km/h

Il cherche et trouve l’ivresse avec une moyenne de 22-23 km/h, le temps d’apprécier le paysage comme lors des montées sur l’Aubrac. Pays de ses racines, de ses plus beaux souvenirs avec une halte aux burons et de ses habitudes en proposant une animation la veille de la transhumance. En attendant les beaux jours et la possibilité de reprendre les activités, ses belles machines se reposent dans son hangar. On y découvre un tracteur à trois roues de la marque française Kiva qui servait à la DDE dans les années soixante pour faucher les routes. Fascinant aussi le Deutz "refroidi par air". Étonnant le Babiole, originaire de Lédergues en Aveyron, qui fut le quatrième constructeur Français en 1953 avant d’être aspiré par le passé. Ce voyage au milieu des tracteurs du siècle dernier, est tout aussi coloré. Bleu, vert, rouge, orange, il y en a pour tous les yeux contemplatifs. Les passionnés font des envieux alors le marché est serré. Clément dispose d’un Porsche, marque très demandée du fait de sa renommée. Il en a vendu un aussi : 27 appels en 24 heures. Cela en dit long sur le prix de la passion. Clément, lui, poursuit sa route, s’amusant même maintenant, à collectionner voitures (Peugeot 203, 2 CV) et mobylettes.

Rien ne l’arrête !

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Olivier Courtil
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