Rieupeyroux. Gérard Lacomme a gardé le contact avec sa passion

Vous avez également pratiqué la boxe française, comment s’est passée la transition vers le karaté contact ?

Notre pratique a porté plusieurs noms : full-contact, boxe américaine, karaté contact. Elle a été considérée, à tort, comme trop violente par le ministère des Sports de l’époque et n’a pas bénéficié d’un statut officiel clarifié. Au bout de quelques années, la fédération française de karaté a décidé d’arrêter le karaté contact. Personnellement, j’avais pris goût aux sports de contact, donc je me suis tourné vers la boxe française, que j’ai pratiquée en compétition, coaché par Gérard De La Taille. J’ai trouvé dans cette discipline une véritable culture des sports de combat et toutes les valeurs humaines et citoyennes que l’on m’avait déjà transmises au travers la pratique du karaté.

Aujourd’hui, vous êtes professeur au club de Rieupeyroux, véritable pôle d’éducation grâce à ses quatre instructeurs et à ses deux assistants.

Oui, c’est mon seul lieu d’activité en tant que professeur. Au bout de 23 ans d’existence, le bilan est excellent. J’ai eu la joie de former une vingtaine de ceintures noires et sur le plan de la compétition j’ai coaché quelques personnes très motivées et possédant d’excellentes qualités, comme Thierry Douls, Julien Cipriano, Florent et Romain Lacomme, Paolo Marty et bien d’autres. Les vocations du club sont multiples. Cela passe par la pratique de la compétition, la progression technique, ou encore un moyen pour s’aérer le corps et l’esprit.

Bien entendu, notre sport nous permet de faire passer les messages de respect, de discipline et de citoyenneté, surtout au niveau des enfants et des adolescents car on peut dire, et c’est aujourd’hui reconnu, que le club sportif constitue un réel pôle d’éducation au même titre que la famille et le milieu scolaire.

Dans le contexte actuel, comment envisagez-vous l’avenir du club de Rieupeyroux ?

Pour l’instant nous sommes à l’arrêt forcé. Les cours pour les enfants reprendront avec des exercices adaptés en respectant le protocole sanitaire strict. En ce qui concerne les adultes, nous attendons l’autorisation de reprise émanant du gouvernement. Cette année est particulière, nous sommes passés de 54 licenciés la saison dernière, à 29 pour celle-ci. Je reste optimiste pour l’avenir, en souhaitant bien sûr avant tout que la situation sanitaire actuelle s’améliore. Nous avons tous besoin, de toute façon, de maintenir ce lien social, et le sport reste un acteur privilégié dans ce domaine !

Vous avez été reçu à l’examen de grade du sixième dan de karaté contact et vous venez de recevoir la médaille de bronze de la jeunesse, des sports, et de l’engagement associatif.

Concernant la médaille, bien que mon engagement soit désintéressé et que mon implication me permette de vivre ma passion, je dois dire, sans fausse modestie, que cette distinction m’a fait très plaisir. Nous avons tous besoin à un moment donné d’être reconnu. Quant à mon 6e dan, ce n’est pas une fin en soi puisqu’en sport, comme dans la vie en général, rien n’est jamais acquis. Sur un plan personnel, c’est la continuité d’un cheminement de plusieurs décennies. En tant que professeur, c’est l’occasion de donner l’exemple en montrant aux pratiquants jeunes et moins jeunes que l’on peut toujours progresser et qu’il est important de se fixer des objectifs.