Pierrefiche : Annie et Yves-Olivier Denoual, une vie de château à Galinières
Galinières, posé au-dessus de la route qui relie Pierrefiche à Coussergues, est qualifié de château, mais le terme de grange monastique est plus approprié car il correspond à la fonction première et principale de ce grand domaine agricole appartenant à l’abbaye cistercienne de Bonneval. Datant du XIIe siècle, même si aucun document ne l’atteste véritablement, elle était la plus grande et la plus riche des quinze granges que possédait l’abbaye de Bonneval. Elle a traversé les guerres, de 100 ans et de religions, avant d’être démantelée à la révolution. La grange est alors devenue un simple hameau agricole. Certains bâtiments sont tombés en ruines. C’est le cas du donjon, acheté en 1982 par Annie et Yves-Olivier Denoual qui, depuis, ne cessent de le restaurer.
Au détour d’un virage, leur regard a été accroché par cette imposante bâtisse posée quelques mètres au-dessus de la route. Le coup de foudre a été sans appel, si bien qu’ils se sont mis en quête d’en acheter une partie, en ruines, et surtout pas à vendre ! Adieu ainsi le moulin qui leur plaisait tant du côté de Saint-Geniez-d’Olt. Leur nouvelle vie, qui deviendra vite une aventure passionnément patrimoniale, Annie et Yves-Olivier Denoual l’ont passée et la passent toujours, d’ailleurs, depuis 1982, au château de Galinières, commune de Pierrefiche-d’Olt.
"Nous connaissions un petit peu l’Aveyron car les parents d’Annie venaient en vacances à Saint-Geniez et j’ai moi-même de la famille à Vimenet", explique Yves-Olivier Denoual. Même si le chantier de restauration était à la hauteur du donjon (35 mètres !), le couple – géologue (avant de se reconvertir dans le bâtiment puis l’informatique) et infirmière dans la vie active – n’a pas hésité une seule seconde après sa visite. "J’ai toujours été attiré par la pierre et j’ai également participé en tant que bénévole sur des monuments historiques."
En 1982, tous deux deviennent châtelains d’un donjon sans toit, lézardé voire morcelé où poussent les arbres. D’une partie de cette imposante bâtisse qui a la particularité d’appartenir à cinq propriétaires différents aujourd’hui. Les époux Denoual ont ensuite acheté un "bout" du garde de bois et du corps de logis, et enfin la bergerie en cours actuellement de rénovation.
Mais avant cela, ils se sont donc retroussé les manches, car l’idée était de réaliser eux-mêmes les travaux. Jonglant entre leurs métiers (en région parisienne ou à Toulouse), et cette nouvelle vie d’"artisans-châtelains", le donjon retrouve, peu à peu, son air "princier" – "le plus beau de l’Aveyron" selon Jacques Miquel, expert en la matière. Le couple l’ouvre durant les Journées du patrimoine et accueille les curieux la truelle à la main ! "Lorsqu’on s’investit autant dans ce genre de mission, on a également envie de partager l’histoire des lieux. Et de la faire connaître au plus grand nombre", souligne-t-il.
Inscrit à l’Inventaire supplémentaire depuis 1928, le donjon a été classé au titre des Monuments historiques en 1988, grâce au dossier constitué par Annie et Yves-Olivier Denoual. Les quatre (grandes) pièces se déclinent ainsi : au rez-de-chaussée, une exposition permanente sur les bâtisseurs du Moyen-Âge ; au premier, une pièce faisant office de salle à manger ; au deuxième, l’ancienne chambre de l’abbé plus sommaire qui devrait être utilisée comme salle d’exposition. Et, enfin, le dernier étage dont l’objectif prioritaire sera de le scinder en deux. "Cela va faire 40 ans que nous sommes là et l’aventure est loin d’être terminée, tant il y a à réaliser…"
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?