Rodez : la guitare blues lui prête vie, Hugo donne vie à des guitares
Une guitare toujours pas loin de ses mains sur les chemins du blues, Hugo (juste Hugo) a fait de cet instrument le fil rouge de sa vie. à tel point qu’il s’est mis à en fabriquer, ou à les relooker pour les copains, en artisan. Une boîte de cigares, des morceaux de tôle, un tambour de machine à laver, il rajoute à tout ça des cordes et un manche, il accorde… Et la musique démarre…
Dans le couloir de Hugo, trois guitares dorment sagement dans leurs boîtes. La quatrième, il va la fabriquer. Dans un colis postal, un manche "rarissime", acheté 1000 dollars aux États-Unis, "dont 200 dollars de douanes", qu’il montera sur un corps en bois d’érable à l’effet marbré.
De l’autre côté de la rue, à Rodez, Hugo a installé son atelier dans le garage, et là, il ne compte pas ses heures à réaliser quelques instruments, guitares et autres, voire des amplis. Cela fait près de 4 ans qu’il fait cela. Un juste retour des choses pour celui qui dès l’âge de 16 ans, soit une quarantaine d’années auparavant, s’est lancé à corps perdu dans la musique. À corps, mais pas à cœur. "J’ai une passion fusionnelle avec le blues, dit-il, à tel point que je suis parti aux States pour essayer de retrouver cette ambiance, celle des vieux bluesmen dans leur petite cabane en bois, assis sur un rocking-chair. C’était un émerveillement chaque jour."
Un périple de six mois en 1998, de Chicago à Miami, en passant bien sûr par Nashville et Memphis, duquel il reviendra plus déterminé que jamais : la musique, jouer et fabriquer de la guitare, ce sera le fil rouge de sa vie. La carrière professionnelle ? Juste de quoi faire bouillir la marmite. "J’ai fait tous les métiers du monde, chauffeur routier, entrepreneur (à Tahiti), maçon, animateur, ouvrier agricole, agent d’entretien..."
La marmite, bien sûr, est emplie de musique pour celui qui a joué dans de nombreux groupes, à Castres notamment, ou même au Canada, un harmonica entre les lèvres. Car ce pistolero de la guitare, adepte entre autres de Stevie Ray Vaughan ou de Jimy Hendrix, taquine aussi d’autres petits instruments : contrebassine, planche à laver, kazoo...
Actuellement, Hugo officie dans le trio ruthénois Juniper’Blues Band qui reprend le blues-rock des années 70 de ses idoles. Et même si les concerts se font rares ces temps-ci, on répète toujours pour des jours meilleurs.
Mais c’est pour un projet avorté d’un duo autour du blues de Memphis du XIXe siècle que Hugo s’est lancé dans la fabrication d’instruments, selon le principe des "jug bands" d’antan qui fabriquaient eux-mêmes, souvent, leurs propres instruments avec des matériaux peu musicaux à la base. C’est ainsi qu’il fabrique des guitares avec des boîtes de cigares ou de la tôle rouillée, ou encore cette élégante contrebassine construite autour... d’un tambour de machine à laver. Pour faire fortune ? Pour la gloire ? Non, le plus souvent, c’est pour offrir.
Il est libre, Hugo.
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