Contamination : l' Aveyron avance à grands pas vers la zone rouge
C’est une forte et rapide progression de la contamination qu’enregistre le département depuis plusieurs jours. Au risque d’être éligible à un nouveau durcissement des restrictions, voire à un possible confinement.
La cote d’alerte est déjà dépassée, si l’on se réfère aux taux d’incidence (nombre de cas positifs pour 100 000 habitants) affiché par l’Aveyron : selon Santé Publique France, il se situe aujourd’hui autour de 270 quand, au-delà de 250, le département peut être classé en zone de vigilance renforcée, avec son cortège de nouvelles restrictions, un durcissement des mesures, voire un possible confinement.
Millau : 850 de taux d’incidence
La situation est même assez spectaculaire à Millau et dans la communauté de communes des Grands Causses qui accusent un taux d’incidence de…850 pour 100 000 habitants. Du jamais vu en Aveyron. Un contexte qui s’explique par l’apparition de plusieurs clusters dans la Cité du Gant où, sur les sept derniers jours glissants, on recensait 189 cas positifs contre 48 à Saint-Affrique et 39 à Rodez. Des disparités très notables dans le département, donc, mais un niveau d’alerte qui, de fait, tire vers le haut les indicateurs aveyronnais.
« On a fait un bond en avant »
Ces taux d’incidence (auquel s’associe un taux de positivité de 6,2 %), diffèrent un peu des statistiques de l’ARS en Aveyron, un peu moins alarmistes. « Les chiffres sont un peu tronqués par les procédures de calcul, Santé Publique France a parfois des problèmes de remontées… », note Benjamin Arnal. Mais le délégué départemental de l’ARS ne minimise en rien la situation. « Il est sûr que l’on dépasse aujourd’hui un taux d’incidence de 250, mais ce qu’il faut surtout retenir, c’est une très forte tendance à la hausse de la part de la contamination, tendance qui est plus importante que les chiffres. On a réellement fait un bond en avant depuis plusieurs jours, avec plus de cent cas positifs au quotidien, dont une très importante proportion de variants ».
Situation encore sous contrôle dans les hôpitaux
Pour tempérer un peu le tableau, la situation dans les hôpitaux n’a pas atteint encore de seuil critique, « même si elle se dégrade un peu », poursuit Benjamin Arnal qui indique que 52 patients se trouvent aujourd’hui en lits Covid dont quatre en réanimation. Le cluster (grand nombre de cas sur une petite zone) de Millau a conduit l’hôpital de la ville à redistribuer à Saint-Affrique, voire à Rodez, de nombreux patients.Lesquels ne sont pas nécessairement des personnes âgées, ces dernières ayant été vaccinées…
Alors certes, les services hospitaliers « ne sont pas engorgés, mais les projections montrent une augmentation très forte des tensions pour les jours à venir », prévient le délégué départemental de l’ARS qui exhorte les Aveyronnais « à continuer à se faire soigner dans les hôpitaux, à ne pas avoir peur de s’y rendre ». Et de constater qu’il « n’y a pas à ce jour de déprogrammation d’opérations, que la possibilité demeure d’armer de nouveaux lits… »
Le retour du masque pour tous les Aveyronnais ?
La question n’est plus de savoir si l’Aveyron passera en vigilance renforcée, mais quand… « On n’attend pas d’y passer, insiste Benjamin Arnal, on a commencé depuis quelque temps déjà à mener opérations de prévention et des actions sur tous les volets sans attendre les fortes dégradations.Ainsi dès le 5 avril, on pourra assurer 3 000 vaccinations par semaine à Millau ».
La prévention reste encore le meilleur moyen de freiner les indicateurs. Et dans ce cadre-là, la préfecture s’apprête dès le 1er avril à obliger tous les Aveyronnais sans exception (et non plus sur quelques secteurs comme c'est le cas aujourd'hui) à porter le masque hors de leur domicile…
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