Rodez : un confinement vécu avec résignation et fatalité

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  • Véronique Boscus se projette déjà pour profiter de son temps libre.
    Véronique Boscus se projette déjà pour profiter de son temps libre. JAT - José A. Torres
  • Christophe Bec, qui reste ouvert, a peur de se sentir seul, pendant un mois.
    Christophe Bec, qui reste ouvert, a peur de se sentir seul, pendant un mois. - José A. Torres
Publié le
Salima Ouirni

Les annonces du président de la République, mercredi soir, n’ont aucunement surpris. La décision est prise avec philosophie, dans le centre-ville ruthénois.

Dans les rues commerçantes du centre-ville régnait hier comme un air de déjà-vu. Comme un scénario dont on connaît les grandes lignes et dont on attend les précisions pour suivre les instructions à la lettre.

Ce troisième confinement des commerces jugés non essentiels n’a surpris personne. "On s’y attendait", annonce une dame avec une énergie paradoxale. "On se demandait même pourquoi nous n’avons pas eu ce confinement en février, c’était plus calme et il faisait froid", ajoute un autre, rue du Touat.

"Quand j’ai vu qu’à Millau, on était dans le rouge, je savais que ça nous pendait au nez. Mais l’un dans l’autre, je préfère être confinée qu’intubée", explique Véronique Boscus, qui tient une bijouterie. Et de s’interroger, "vous préférez crever ou avoir de l’argent ?".

Fataliste, la commerçante compte mettre à profit son temps libre à partir de ce samedi soir, pour s’adonner à la peinture artistique. "J’irai aussi m’occuper du jardin !", lance-t-elle avec un sourire.

Un peu plus loin, à l’enseigne Jérôme Astorg, c’est la résignation qui l’emporte. "C’est comme ça. On va se conformer aux directives. On ne peut rien faire d’autre", dit le commerçant en rangeant sa vitrine.

Réadaptation au quotidien

Chez Martine, la boutique des artisans d’art, les interrogations vont bon train. "On devait changer la vitrine et recevoir de nouveaux artisans. Depuis ce matin, le téléphone n’arrête pas de sonner. Ils veulent savoir s’ils viennent ou pas ? Si on peut quand même vendre dehors les samedis ou pas ? C’est vrai que c’est rageant de voir tous ces gens circuler le samedi et de ne pas être ouvert !", s’exclame Annie Burette.

Et sa collègue de lancer, "nous n’avons jamais été aussi créatifs et imaginatifs que pendant le Covid. On passe notre temps à s’adapter, se réadapter. On fait beaucoup travailler nos méninges !". En attendant, les deux artisanes d’art pensent mettre en place du click and collect.

Du côté du prêt-à-porter Vogue Homme, pas plus de surprise. "On ne peut pas faire autrement. Il faut bien s’en défaire de cette pandémie. Si tout le monde voulait faire un effort, une fois de plus, on verrait peut-être les restaurants, les bars, ouvrir de nouveau. On sait que tout le monde en a ras le bol. Mais il faut prendre sur soi, se faire vacciner et hop au boulot, tous !", conseille Nicole Alauzet.

En dépit de l’impact financier durant un mois, Nicole Alauzet ne perd pas sa bonne humeur.

Elle reconnaît aussi que l’État et les collectivités les ont aidés, depuis le premier confinement. "Il ne faut pas faire que râler, il faut dire la vérité aussi !", ajoute-t-elle avec philosophie.

Dans les enseignes restant ouvertes, on ne saute pas au plafond, non plus. "Si on prend en compte que le télétravail sera la règle et que les gens ne se déplacent pas à plus de 10 km, on n’aura pas grand monde dans les rues", dit Christophe Bec, fleuriste rue du Touat. D’autres relativisent. "Le président n’a pas été trop strict. On s’en remettra du confinement. Le plus important, c’est la santé !", lance un autre commerçant.

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