Rodez. Avec Akewatu, le Ruthénois Julien Martel est sur le haut de la vague

Ce fut d’abord le basket qu’il pratiqua à bon niveau. Puis vint l’heure du kite. C’est pourtant le surf qui donnera un tour décisif à la carrière de Julien Martel. Cofondateur de la start-up Akewatu, le Ruthénois est un homme heureux.

À bientôt 40 ans, le jeune papa installé au Cap-Ferret depuis quelques années a lancé Akewatu – "prochaine session" en langue maorie – une place de marché qui s’appuie sur un réseau de boutiques indépendantes pour revendre du matériel de surf en occasion et en neuf.

Son rôle : simplifier au maximum la prise de décision – du choix du matériel, son achat jusqu’à sa livraison –, de qui voudrait s’équiper ou se rééquiper sans éplucher en amont tous les magazines dédiés et pages tests plus ou moins inspirées.

Neuf et occasion

Qui, en effet, ne s’est jamais trouvé un peu bête sur le marché de l’occasion ? Est-ce le bon modèle ? Est-il fiable, sûr, adapté à ma pratique ? Autant de questions auxquelles répond Akewatu depuis bientôt cinq ans.

"En surf, c’était la galère, se souvient Julien. Une galère de comprendre le matériel, de trouver et d’acheter de l’occasion sans un œil un peu technique, un œil expert. Les gens se rabattaient finalement sur des plateformes généralistes sans possibilités de paiement, de transports. Avec parfois l’obligation de parcourir des centaines de kilomètres pour acheter une planche que tu n’avais jamais vue."

Autant d’inconvénients que le jeune homme a voulu gommer pour structurer ce marché naissant. D’abord dédié à l’occasion, Akewatu tape dans l’œil des surshops qui en font très vite leur vitrine marchande. "Finalement, on a tellement bien vendu l’occasion que les magasins nous ont demandé de tout mettre sur le site. En neuf et en occasion" se félicite le chef d’entreprise. Le début d’un joli succès.

"Akewatu aujourd’hui, c’est tout ça : la vitrine web des commerçants avec un "axe occasion" pour aider les pratiquants à acheter et vendre du matos. Le tout avec un tas de services annexes comme la gestion du transport, la gestion de la certification pour le matériel d’occasion et du conseil en ligne avec un expert totalement neutre."

Le package plaît ! A commencer par les meilleurs représentants français de la discipline qui, comme une Pauline Ado, un Jorgann Couzinet ou la surfeuse de grosses vagues, Justine Dupont, ont rejoint le "Crew Akewatu" pour mettre en ligne leurs planches d’occasion.

"Les US, l’année prochaine"

Après le marché français, anglais et australien – "un gros carton !", apprécie Julien –, Akewatu poursuit donc son développement. "Plutôt sereinement." "On doit ouvrir l’Espagne et le Portugal sous peu. Les US l’année prochaine."

Un succès insolent pour la start-up du Cap Ferret qui vient de boucler une troisième levée de fonds : 2 millions d’euros.

L’âge de l’optimisation est donc venu pour la petite pépite du Bassin qui affiche d’excellents résultats : 170 % de croissance cette année ! "On a réalisé 2,1 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020. On espère 5,4 millions cette année", valide d’ailleurs Julien qui, en surfeur confirmé et homme d’affaires avisé, n’est pas prêt à rendre la vague.