Millau : les espaces verts de la ville donnés en pâture
Depuis ce vendredi, au parc de la Victoire, paissent des brebis et de tendres agneaux.
Tout ceci est très "gique". Dans la terminaison de pédago, écolo... et on en passe. Pour leur premier jour de mise à l’herbe, brebis et agneaux du Gaec des Vals bêlent de joie. L’enclos est parfait pour y couler des broutages paisibles entre ombre et soleil, entre vert et espace. Et qui de mieux que les espaces verts pour applaudir des deux mains cette initiative puisque "ce projet est né d’un grand désir de ce service, confirme Cathy Jouve, conseillère municipale déléguée à l’Écologie. Nous avons tout de suite adhéré à l’élan de Bernard Bonnefous, du Gaec des Vals". Porte-voix de ces petites et précieuses mains qui verdissent la vie des Millavois, Alfredo Perez indiquait : "Au parc de la Victoire, nous sommes sur la démonstration de ce que peut être l’écopastoralisme avec des panneaux pédagogiques, mais ce n’est pas le meilleur exemple parce qu’il est clos et statique. Dans d’autres lieux de la ville, il est fondamental pour le confort des agents que nous avons pris en compte puisqu’ils peuvent se retrouver sur des pentes importantes."
Ainsi, sur les deux hectares d’espaces verts que compte Millau, il ne sera pas rare de croiser entre dix et quinze brebis de race rustique occupées à débroussailler et limiter les incendies. Plus libres, elles libéreront aussi des agents à d’autres tâches que la tonte ou l’entretien des sentiers. "Au lieu de cramer de l’essence dans les tondeuses et souffrir du bruit, il vaut mieux mettre quelques brebis", résumait Bernard Bonnefous de toute l’efficacité de ce projet. Alfredo Perez tenait à souligner ensuite : "Avec le Gaec, nous ne sommes pas du tout dans une relation commerciale. On a mis les installations et le secteur à disposition et c’est Bernard Bonnefous et ses associés qui amènent les brebis sans contrepartie. C’est du donnant-donnant que ce rapprochement entre les paysans et la ville. Je nous félicite de cette relation qui s’est conclue en se tapant dans la main. C’est une symbolique qui me plaît parce qu’elle correspond aux valeurs de notre territoire." Bien sûr, pour en arriver là, il a fallu signer des conventions pour faire entrer l’écopastoralisme dans une ville bordée par les causses. Il a été bien pensé qu’il était bon d’éduquer au bien-être animal ceux ont encore besoin de comprendre la présence essentielle des brebis.
Emmanuelle Gazel, maire, concluait : "Le verdissement, l’attachement à notre identité agricole, le rapprochement avec la nature et la qualité de vie, tout ceci a transparu lors de la votation citoyenne. Les habitants étant en attente et nous avons fait le choix de la biodiversité au sens large parce que c’est aussi une nécessité. Pour nous, c’est le lancement de quelque chose d’important."
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