Rodez. Aveyron : depuis 1985, un data center "Made in Causse comtal"

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  • Pascal Duprat, directeur général adjoint du Crédit Agricole et la directrice générale d’Inforsud Technologies, Audrey Girmens.
    Pascal Duprat, directeur général adjoint du Crédit Agricole et la directrice générale d’Inforsud Technologies, Audrey Girmens. José A. Torres
  • Les mesures de sécurité  sont nombreuses et drastiques sur le site.
    Les mesures de sécurité sont nombreuses et drastiques sur le site. José A. Torres
Publié le
Xavier Buisson

Filiale du Crédit agricole Nord Midi-Pyrénées, Inforsud Technologies exploite le seul data center aveyronnais, d’une capacité de 400 Téra octets. La sécurité est centrale pour l’entreprise, qui stocke les données d’une centaine d’entreprises ou de collectivités d’Occitanie. On compte dans la Région une dizaine d’installations similaires.

Il a pour concurrent Google, Amazon et même OVH, qui a subi récemment deux incendies aux conséquences catastrophiques pour beaucoup de ses clients. Le seul data center aveyronnais, géré par Inforsud Technologies, se trouve sur le Causse comtal et est en service depuis 1985, soit l’année de naissance de l’entreprise. Les données hébergées à l’époque sont peu nombreuses. "Il est alors questions de Méga octets, l’équivalent de quelques disquettes", explique Audrey Girmens, directrice générale d’Inforsud Technologies.

Il faudra attendre 2014 pour un coup d’accélérateur et l’arrivée des premières données hébergées, dans les secteurs de la messagerie, des données de sites internet ou de systèmes d’information, les données ou logiciels propres au fonctionnement d’une entreprise. Aujourd’hui, Inforsud Technologies compte une centaine de clients, entreprises ou collectivités, tous installés en Occitanie.

Les données dupliquées dans un lieu tenu secret

Et les bandes magnétiques et cartes à trou des années 80 ont heureusement trouvé leurs dignes successeurs dans les serveurs actuels. Inforsud Technologie a sous sa responsabilité près de 400 Téras octets de données, répartis dans les serveurs d’une salle dédiée, dans ses locaux du Causse comtal.

Une seule salle ? Elles sont en réalité deux, et l’emplacement de la seconde est tenu secret, pour des raisons de sécurité. Tout juste Pascal Duprat, directeur général adjoint du Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées, maison mère d’Inforsud Technologies, consentira-t-il à révéler qu’elle se trouve… sur un autre site.

Une précaution que n’a semble-t-il pas prise OVH, gérant d’un data center à Strasbourg, et dont les données hébergées n’étaient pas systématiquement dupliquées.

Car pour héberger ses données dans le data center aveyronnais, les clients ont obligation de souscrire à cette double sauvegarde, un gage majeur de sécurité en cas d’incident. Autres obligations : disposer de pare-feu et antivirus.

"Tout cela a un prix, mais le jour où on en a besoin, ça n’a pas de prix", explique Pascal Duprat.

Simulations de piratage et d’intrusion physique

Les mesures de sécurité sont nombreuses et drastiques sur le site, qui subit chaque année un audit digne du secteur de la Défense. La directrice générale d’Inforsud Technologies sollicite fréquemment des entreprises pour tenter de "pirater" le data center ou même d’y pénétrer physiquement. En cas d’incendie, les salles de serveurs sont équipées du dernier cri des systèmes de protection, qui diffuse de l’azote pour priver le sinistre d’oxygène et l’éteindre. Moins contraignant que les systèmes qui utilisent de l’eau, aux lourdes conséquences sur les installations électriques.

Le prix de cette sécurité est de l’ordre de 250 € mensuels pour héberger 2 Téras octets de données, là où le Strasbourgeois OVH propose ce service dès 15 €… mais sans double sauvegarde.

"Quand nous voyons que nous sommes à 90 % des capacités de stockage, nous investissons pour augmenter cette capacité", explique Audrey Girmens. Le site du Causse comtal dispose d’une salle entièrement vide, adjacente à la salle des serveurs, au cas où les besoins seraient amenés à croître en termes de stockage de donnée ; une évolution que l’histoire récente tend à accréditer.

Caelis pourra dès cet été quadrupler sa capacité d’hébergement.
Caelis pourra dès cet été quadrupler sa capacité d’hébergement.

Rodez : à Bel air, un centre de 500 Téras octets opérationnel cet été

L’entreprise lotoise Caelis a lancé en juillet 2020 les travaux d’un data center dans la zone de Bel air, à Rodez. L’opération devrait être finalisée cet été et ce sont ainsi 300 m2 de serveurs, pour une capacité totale de 500 Téras octets, qui seront fonctionnels.

Caelis dispose déjà de serveurs à Figeac. Les données de 3 000 d’entre eux y sont stockées, mais le nouveau centre aveyronnais permettra de quadrupler cette capacité.

Caelis, tout comme Inforsud technologies, héberge les données d’entreprises, grandes ou petites, mais aussi de collectivités. Autre similitude entre les deux entreprises, propre à des nombreux hébergeurs de données : la chaleur dégagée par les serveurs, énergivores, est injectée dans le circuit des locaux de l’entreprise pour permettre de chauffer les employés. Pour Caelis en l’occurrence, ce surplus de chaleur viendra alimenter l’entreprise voisine Neoti, qui appartient elle aussi au groupe Fidéciel, porteur du projet.

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