D'Onet-le-Château à Baraqueville : Mathou Créations déménage pour se développer

Depuis le bord de la RN88, le nouveau bâtiment est désormais bien visible. Le chantier est encore loin d’être terminé, mais dans le courant de l’année 2022, la zone du Lac, à Baraqueville, accueillera une nouvelle entreprise, et pas des moindres. Une évolution nécessaire pour Mathou Créations, installée dans la zone artisanale de Cantaranne (Onet) et désormais trop à l’étroit. Dans l’usine de ce fabricant "made in Aveyron" de mobilier pour la petite enfance, il a fallu, au fil des années, aménager des mezzanines pour stocker les nombreux matériaux, cartons et réalisation de l’entreprise, faute de place au sol. À l’étage, les bureaux, devenus bien trop étroits, forment un étrange labyrinthe, qui accueille les 55 salariés. "Aujourd’hui, nos locaux ont vécu, confirme Juliette Rapinat Freudiger, la directrice générale de l’entreprise, qui fait partie du groupe aveyronnais Finadorm, de Jean-Rémy Bergounhe, qui regroupe également les Mobil-homes Louisiane, les matelas Dunlopillo, Technilat et Biotex, ainsi que d’autres entreprises de construction bois. Nous sommes trop à l’étroit pour assurer notre croissance et nous donner la possibilité de nous transformer. Pour cela, nous avions besoin de plus de place. C’est pour ça que nous avons souhaité déménager. "

Le projet ne date pas d’hier. Il remonte même à une dizaine d’années. Mais entre des choix stratégiques de groupe, qui ont poussé à prioriser d’autres investissements, et le délai nécessaire pour trouver le bon emplacement, avec l’emprise foncière nécessaire disponible, ce n’est qu’en 2020 que le projet de déménagement dans la zone du Lac, à Baraqueville, a commencé à se concrétiser, avec le lancement des travaux en début d’année dernière, avec un investissement de 8 M€. Un chantier qui, comme beaucoup, a pris du retard au début de la crise sanitaire, puis, qui, une fois l’effet de sidération passé, a pu reprendre. "Nous sommes dans un secteur où, même si la crise a aussi été présente, on a continué à avoir des commandes", reconnaît la responsable.

Pouvoir faire des séries sur-mesure

Car l’entreprise travaille principalement avec des crèches, qu’elles soient publiques ou privées. Un domaine où les besoins sont permanents, et où les marchés ont continué. Dans un monde ultra-concurrentiel, Mathou Créations peut aussi faire valoir sa production en France, grâce notamment au label French Fab. "L’objectif est aussi de passer un message à nos clients, reprend la responsable. En travaillant avec nous, ils font des achats de proximité, qui créent des emplois en France." Le déménagement de l’entreprise entre dans une stratégie d’ensemble du groupe Finadorm qui aura, une fois le chantier de Baraqueville terminé, rénové ou construit de nouveau locaux pour la quasi-totalité de ses entreprises. Avec à la clé la sécurisation de nombreux emplois en Aveyron. En effet, sur les 700 employés que compte aujourd’hui le groupe, plus des deux-tiers sont aujourd’hui installés en Occitanie, dont environ 400 dans le département (il y a deux autres sites en Bretagne et en Normandie). Une stratégie de sous-traitance interne est d’ailleurs en train de se mettre en place et la future usine de Mathou Créations doit permettre de renforcer une entreprise qui compte bien embaucher dans les prochaines années. Avec ses futurs outils la marque s’adapte aussi à un marché qui réclame toujours plus de souplesse. "On fonctionne beaucoup avec des marchés publics, relance Juliette Rapinat Freudiger. On est sur des délais de décisions qui sont souvent longs, mais avec des délais de production et de livraison qui doivent être rapides." Et pour les clients privés, notamment les gros groupes de crèches français, il faut souvent proposer des produits qui s’adaptent à des chartes internes : "Ils cherchent des fabricants qui sont des intégrateurs de leur propre design et plus seulement à acheter des produits sur catalogue." C’est aussi pour ça que Mathou Créations va investir dans de nouvelles machines, capables de produire des séries plus petites. Des machines plus récentes, qui doivent aussi permettre de réduire la pénibilité pour les ouvriers, notamment avec la mécanisation de certaines tâches assez lourdes, tout en augmentant l’efficacité de production.