Rodez. Aveyron : le récent épisode de gel a été une catastrophe

  • Les arbres de Yannick Colombie ont souffert du gel qui a sévi durant deux nuits.
    Les arbres de Yannick Colombie ont souffert du gel qui a sévi durant deux nuits. Repro CP
  • Vignerons : pas à l’abri avant les saints de glace Vignerons : pas à l’abri avant les saints de glace
    Vignerons : pas à l’abri avant les saints de glace
Publié le
Philippe Henry

Les producteurs de fruits et de légumes ont connu, ce début de semaine, un épisode exceptionnel de froid où une bonne partie de leur production a été détruite ou très abîmée.

Malgré toutes les précautions prises, "cet épisode a été une catastrophe pour bon nombre de professionnels". Après ces deux dernières nuits de gel, Yannick Colombie, producteur à Lizac (Tarn-et-Garonne) et figure du marché hebdomadaire ruthénois, n’a pu que déplorer "la perte d’une bonne partie" de sa production.

Le début de semaine a été "terrible pour les arbres qui avaient commencé à bourgeonner. La période de gel a été très longue, trop longue. Le thermomètre est descendu en dessous de zéro à partir de minuit, raconte Yannick Colombie. Le gel s’est alors prolongé une partie de la nuit jusqu’au petit matin. On avait l’impression d’être en hiver."

"J’ai eu un collègue au téléphone, il m’a confié qu’il ne pourrait récolter que 50 tonnes de pommes au lieu de 1 600 tonnes en temps normal", souffle le producteur.

" De plus, ces événements climatiques stressent les arbres, s’inquiète Yannick Colombie. En ce moment, la nuit, la température descend très bas et la journée il peut faire très chaud. Ces écarts de température agressent les dernières fleurs qui résistent encore. Nous n’avions pas connu un tel épisode depuis 1991. "

Bruno Douziech, producteur de cerises, de prunes et d’abricots à Paulhe dans la vallée du Tarn, n’a, lui aussi, pu que constater les dégâts : "Difficile d’évaluer les pertes sur les cerisiers, la floraison n’est pas encore achevée. Mais les dégâts sont bien là. Même chose pour les pruniers. En revanche, les abricots ont vraiment souffert. Une grande partie de la production a été détruite."

Là aussi, "malgré toutes les mesures que nous avons pu mettre en place, des bougies notamment, cela n’a pas suffi. Quand les températures descendent trop bas, jusqu’à moins quatre, il devient impossible de protéger les arbres", assure Bruno Douziech.

Alors que les températures devraient à nouveau descendre en dessous de zéro degré la semaine prochaine, le producteur du Sud Aveyron préfère rester prudent : "Impossible de savoir précisément comment cela va évoluer, mais l’année va être difficile pour nous, producteurs."

 

Les vignerons ne sont pas à l'abri des saints de glace

Ce qui était redouté en début de semaine a hélas bien eu lieu. Avec – 6° relevés à Entraygues au confluent du Lot et la Truyère, le gel a fait mal aux vignobles. "Toutes les vignes sont plus ou moins touchées. Je crains plus le deuxième jour, plus froid encore en descendant dans la vallée", déclare Laurent Mousset, responsable du syndicat des vins d’Entraygues et du Fel qui, avec Pauline Broqua et Philippe Gard, autres vignerons, se sont unis pour allumer une quinzaine de feux. Des feux, bougies et bottes de foin humide, les vignerons ne ménagent pas leurs efforts pour limiter les dégâts.

"Malheureusement du gel est encore attendu ce vendredi matin. C’est compliqué de se projeter, il faut attendre quelques jours pour voir comment les vignes se défendent. En général, cela fait plus de feuilles pour se protéger du froid mais moins de fruits", confie Pierre Bax, vigneron à Campouriez. Et de reprendre le bon sens des anciens : "Il faut passer les saints de glace." Cette année, ils sont prévus du 11 au 13 mai. Ce qui fait dire à Laurent Mousset : "C’est passé pour ce coup-ci mais il faut attendre jusqu’au 10 mai. On n’est pas à l’abri d’autres gelées. "

Faisant contre à mauvaise fortune bon cœur, le jeune vigneron des Coustoubis convient "que c’est dur à accepter mais c’est encore pire fin août quand un orage de grêle éclate détruisant la récolte juste avant d’entrer en cave."

Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (1)
Altair12 Il y a 3 années Le 09/04/2021 à 09:32

Les écolos se font discret en ce moment ; on entend de moins en moins parler du réchauffement climatique !
Il faudra que l'on m'explique pourquoi tous ces efforts et tout cet argent dépensé pour que les ours polaires aient un peu plus de banquise sous les pattes, les africains un peu moins de désert et que nos cultures gèlent au printemps !