Rodez : à l’Ehpad Saint-Cyrice, la vie reprend son cours "comme avant"

Le protocole est bien rodé. Et même si 93 % des 97 résidents de l’Ehpad Saint-Cyrice est aujourd’hui à jour de ses vaccins anti-covid, il est impossible de pénétrer dans l’enceinte de la maison de retraite sans avoir préalablement montré patte blanche et signé le registre sous le regard de l’agent posté à l’accueil. Il ne manquerait plus que des résidents soient aujourd’hui contaminés, alors qu’au plus fort de la pandémie, aucun d’entre eux n’a été infecté. Ce n’est pas le cas du personnel qui a dû composer avec sept agents contaminés. " C’était au mois de novembre, se souvient Jérémy Jassin, le directeur de la structure qui découvrait ici son nouveau poste. Ils ont tous contracté le virus de la Covid-19 en même temps. La nouvelle a déstabilisé les résidents, mais cela n’a pas trop perturbé le fonctionnent des services car nous avons bénéficié de l’aide de nos collègues des Ehpad Bon Accueil et Combarel. Comme nous, ils sont rattachés au CCAS de Rodez", précise encore le directeur. Celui-ci n’a d’ailleurs pas hésité à mandater du personnel à son tour pour aller prêter main-forte lorsque l’Ehpad Bon Accueil vivait ses heures noires.

"Comme avant"

Pour les résidents, tout cela, c’est de l’histoire ancienne. La vie a presque repris son cours normal. Et en se promenant dans l’établissement on constate que seuls les membres du personnel (50 % d’entre eux sont vaccinés), les visiteurs extérieurs et les nouveaux entrants portent le masque. Les activités qui se sont déroulées en nombre restreint sont désormais proposées "comme avant" sans limitation de nombre. Et surtout, les visites en chambre sont de nouveau autorisées. Certes, avec pas plus de trois personnes à chaque fois, mais c’est déjà un Graal pour les anciens qui devaient jusque-là se contenter du parloir, derrière un plexiglas, dans une pièce sans âme. "Pouvoir revoir les miens et les serrer dans les bras, c’est tout ce que je demandais", lâche une petite mamie toute heureuse de renouer avec ses anciennes habitudes. "Le manque d’intimité avec les siens, je crois sincèrement que c’est cela qui nous a le plus manqués", renchérit sa voisine de fauteuil.

"On était en plein milieu d’une partie de belote lorsque monsieur le directeur est arrivé pour nous dire de tout arrêter. Tout de suite. Un jeu de cartes. On ne comprenait pas pourquoi", sourit madame Pourchet en se remémorant la scène, lorsque les premières interdictions ont commencé à tomber.

Aujourd’hui, elle peut de nouveau s’asseoir autour de la table de jeu avec madame Bouquet, madame Lalot et monsieur Carcenac pour des parties de belotes "qui font passer le temps tout en s’amusant."

"Nos pensionnaires n’ont jamais été confinés dans leur chambre, sauf, une semaine, en novembre, lorsque les 7 agents ont été testés positifs", rappelle Jérémy Jassin. Aujourd’hui, personnel et résidents sont régulièrement testés selon les préconisations de l’ARS. Les résidents sont libres d’aller et venir, "comme avant".

Mais cette année sans pouvoir quitter l’établissement en ayant le jardin de l’Ehpad pour seul horizon semble avoir laissé des traces. " Comparé à avant, ils sont beaucoup moins nombreux à oser sortir pour aller en ville. Cela reviendra peut-être", conclut le directeur avec une pointe d’espoir dans la voix.