Millau : le collectif de soutien au Silex veut "obtenir justice"

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  • Le collectif se dit prêt à "créer une association" pour gérer le fonctionnement du Silex.
    Le collectif se dit prêt à "créer une association" pour gérer le fonctionnement du Silex. Archives
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Clarisse Matta

Un collectif de soutien et la mairie s’affrontent sur le maintien du Silex dans les murs du Créa.

Un studio d’enregistrement, des salles de répétition, un Fablab, espace de création aux outils numériques… C’est, entre autres, les différentes composantes que le projet Silex devait réunir dans les murs du Centre de rencontres, d’échanges et d’animation (Créa) de Millau. Livrable au premier trimestre 2021, le projet avait été porté par l’ancienne municipalité, dès 2015, en concertation avec plusieurs associations, et des travaux d’insonorisation du sous-sol ont, depuis, été menés.

"Mais le 4 décembre dernier nous avons appris, par voie de presse, sans concertation préalable, que son maintien au Créa était mis à mal par la nouvelle mairie ", déplore Jean-Bernard Tissot, musicien et porte-parole du comité de soutien au Silex.

"Ce budget sert de repoussoir"

En cause, tout d’abord, le budget de dépenses prévisionnel établi par la municipalité d’Emmanuelle Gazel. Celui-ci prévoit un fonctionnement à 160 000 euros par an. Mais pour Jean-Bernard Tissot, ce budget pourrait être bien moindre, jusqu’a quatre fois moins élevé. "160 000 euros, c’est complètement surréaliste, assure-t-il. La mairie a prévu des dépenses incompréhensibles, comme 30 000 euros pour une bourse professionnelle, qui n’était pas au programme. Nous avons fait d’autres propositions, qui ont toutes été refusées. Pour moi ce budget a seulement été créé pour servir de repoussoir à un projet qu’elle ne veut pas mener." Des affirmations que la maire conteste. "J’ai appris qu’un budget avait été estimé à 40 000 euros mais pour quoi faire ?, interroge-t-elle. Le projet, tel qu’il a été pensé, ne peut pas tourner à 40 000 euros, ce serait un projet a minima. Et la mairie ne peut pas se permettre de payer 160 000 euros. Si nous voulons mener à bien ce projet, cela veut dire faire une croix sur un autre service public, et il en est hors de question." Autre point de discorde, l’installation des archives de la ville. Actuellement stockées dans de "mauvaises conditions" selon la mairie, elle aurait évoqué la possibilité de les déplacer dans le sous-sol du Créa. "On a appris plus tard que la Comcom souhaitait installer le Ping Pong cowork, un projet d’accueil d’entreprises lucratif, à l’endroit ou se trouvent actuellement les archives, qu’il faudrait donc déplacer, explique Jean-Bernard Tissot. D’une part la présence des archives au Créa n’a aucun sens et d’autre part la mairie dit vouloir déplacer le Fablab, et l’installer avec le cowork, or cela n’a rien a voir. Le Fablab n’a pas vocation à côtoyer des entreprises, c’est une mission associative." Pour Emmanuelle Gazel, il faut "cesser d’opposer les projets entre eux et accepter de travailler ensemble à repenser le Silex". Mais Jean-Bernard Tissot se dit "déterminé" à obtenir "justice". Seulement 3 au début, ils sont maintenant 50 dans le collectif de soutien. Une pétition a également été lancée. Elle compte désormais 661 signatures.

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