Villefranche-de-Rouergue : la crise sanitaire a modifié la donne pour les assistantes maternelles
Les crèches et les établissements scolaires sont fermés mais les assistantes maternelles, quant à elles, continuent de travailler. Sur le territoire, toutes ne sont pas logées à la même enseigne pendant cette crise sanitaire.
Leur sort avait fait l’objet d’une marche arrière du gouvernement lors de l’annonce du confinement. Bien que la situation sanitaire ait poussé à la fermeture des crèches et des établissements scolaires, les assistantes maternelles ont pu poursuivre leur activité, "Ces activités sont maintenues, même si le gouvernement recommande aux parents, dans un esprit de responsabilité collective, de ne pas y recourir, sauf en cas d’absolue nécessité", annonçait ainsi le ministère des Solidarités et de la Santé. Ce léger flou semait un peu le doute sur la continuité de l’activité de ces professionnelles de la garde d’enfants qui, en cas de chômage partiel, ne touchent que 80 % de leur salaire (sauf accord spécifique avec les parents, NDLR). Qu’en est-il finalement dix jours après ces annonces ?
Plus d’heures pour certaines, moins d’enfants pour d’autres
La situation varie d’une assistante maternelle à l’autre. Pour Véronique B., qui travaille principalement avec des enfants de personnes qui travaillent dans le milieu médical ou dans les forces de l’ordre, le changement se traduit non pas par une perte d’activité mais par un gain horaire. "Le rythme n’a pas trop changé, confie-t-elle. Hormis que je fais plus d’heures parfois car les parents sont demandés pour leur travail. Une des mamans travaille en Ehpad par exemple. Avec la crise, elle est plus souvent sollicitée. Aucun parent n’a retiré son enfant pendant la crise. On s’adapte juste pour faire respecter les protocoles sanitaires et le port du masque."
Malgré la difficulté de la situation, Véronique "aime toujours autant son métier" et peut compter sur le relais des assistantes maternelles (Ram) de Villefranche-de-Rouergue. "Bien qu’il soit fermé au public, son animatrice nous donne de bons conseils par téléphone. Elle est toujours présente." Esther aussi est une assistante maternelle qui ne tarit pas d’éloges sur le soutien du Ram pendant cette crise. Mais pour sa part, son activité subit de plein fouet les confinements. "Je ne travaille plus à temps plein, avoue-t-elle. Certains parents se sont adaptés et n’amènent plus leurs enfants. Ils ne travaillent plus ou sont en télétravail et ils préfèrent les garder. Entre les consignes de protéger les assistantes maternelles en ne mettant pas les enfants chez elle puis le retour en arrière du gouvernement par la suite, cela a été assez flou. Donc quand il est possible de trouver un autre moyen, les parents souvent le font. Sur cinq familles avec qui je travaillais, je ne travaille actuellement qu’avec une seule d’entre elles. Les autres s’arrangent autrement pour l’instant."
La crainte de l’après
Certaines assistantes maternelles préfèrent ce mode de fonctionnement pour assurer la santé de tous. D’autres craignent toutefois une perte d’activité quand la crise sera finie.
"Ce n’est pas toujours évident de trouver des enfants à garder, confie Isabelle qui a eu l’occasion de changer de métier au début de la crise sanitaire. Je trouvais déjà, depuis une paire d’années, que le bouche-à-oreille fonctionnait un peu moins me concernant. Là, si les parents en plus préfèrent un autre mode de garde et s’y habituent, cela pourra être complexe à la reprise." Cette problématique et l’amour du métier poussent la majorité des assistantes maternelles à continuer à travailler normalement quand cela est possible.
"Pour ma part, les confinements n’ont rien changé, souligne ainsi Laetitia. Tous les petits que je gardais sont là. On accueille tant qu’on le peut. Il faut bien que les parents travaillent de toute façon. La seule différence reste sur le protocole sanitaire. On accueille les parents sur la terrasse par exemple, pour ne pas qu’ils rentrent dans le domicile. Cela complique un peu mais, il faut tenir bon et espérer que dans quelques mois, tout cela soit derrière nous !"
En attendant, bien que le Ram soit fermé au public et que chaque assistante maternelle soit isolée physiquement, ces professionnelles peuvent tout de même compter sur la structure pour les soutenir par téléphone au 05 65 45 60 14 ou par mail à ram@villefranchederouergue.fr.
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