Anna Loviat-Tapie, profession circassienne

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  • Anna a découvert les arts du cirque "un peu par hasard".  Elle attend aujourd’hui ka fin de la pandémie.	 Hervé Dore
    Anna a découvert les arts du cirque "un peu par hasard". Elle attend aujourd’hui ka fin de la pandémie. Hervé Dore
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Aurélien Delbouis

Circassienne, trapéziste, chanteuse, musicienne... passée par la danse classique, la native de Valady navigue entre Marseille, Pau et l’Aveyron où elle prépare son dernier spectacle "Le dernier cabaret avant la fin". entre doutes et espoirs de lendemains qui chantent, l’artiste nous parle de sa vocation, de ses projets et de ses craintes dans un contexte féroce pour les arts du spectacle.

Voilà un an que tout a commencé. Que le Covid a bousculé toutes les vies et singulièrement le monde de la culture, ses artistes, ses professionnels, ses entrepreneurs et ses publics. Si la lassitude gagne invariablement les artistes, certains, à l’image d’Anna, préfèrent les promesses d’un jour meilleur à l’accablement du passé.

Circassienne, chanteuse et musicienne, Anna Loviat-Tapie avoue être passée par des moments difficiles mais compte sur sa bonne étoile. "J’ai été diplômée du Centre Régional des Arts du cirque Piste d’Azur en 2019. Les choses prenaient une belle tournure. Je venais d’intégrer la compagnie ETO pour "En Circulo", développer un spectacle avec une amie Italienne, et créer une autre compagnie, Les Brancales, avec deux collègues de formation."

"Années géniales"

Malheureusement pour elle comme pour l’ensemble des acteurs du spectacle vivant, le Covid est passé par là et avec lui, les périodes successives de confinement. "Un coup d’arrêt brutal", reconnaît la jeune femme. Brutal mais certainement pas définitif, veut croire Anna pour qui la danse, le cirque, la musique, le chant ont toujours été essentiels, indispensables.

Formée à la danse classique dans l’école ruthénoise de l’incontournable Dominique Jean, la native de Valady a poursuivi son cursus à l’université de Nice. Trois années supplémentaires de danse, "géniales", qu’elle achèvera avant de s’envoler pour Paris. Au programme : un projet de master en anthropologie de la danse et ethnomusicologie. Là encore, le contentement : "C’était très intéressant mais il me manquait quelque chose : la danse, l’expression corporelle. J’ai donc décidé de prendre des cours du soir à l’école du Cirque Electrique."

Une révélation Sur la piste aux étoiles, la danseuse fend la chrysalide. "Le cirque était toujours dans un coin de ma tête mais tout ça a conforté mon choix". Une nouvelle formation sous le chapiteau du Plus petit cirque du monde, à Bagneux, mêlant danse et art circassien, scelle la métamorphose. "C’était ma porte d’entrée vers le cirque. Je rentrais comme danseuse pour sortir circassienne."

Après un an de préparation supplémentaire à l’École des Arts du cirque d’Alès, Anna intègre enfin le centre de formation professionnelle Piste d’Azur "entre Cannes et Grasse". Deux ans de formation, spécialisation trapèze, des projets à revendre et… le Covid !

Bouée de sauvetage

"La période est très difficile pour les intermittents et en particulier les primo-accédants qui, comme moi, n’ont pas pu justifier 507 heures d’activité pour accéder au statut", reconnaît l’artiste de 29 ans. Elle qui aujoud’hui semble vaccinée à la solidarité, la détermination et l’entraide. "On doute forcément. Si cette situation perdure, comment va-t-on avancer ? Mais il ne faut pas lâcher ! Beaucoup de gens comptent sur nous. Dans une compagnie, si un membre jette l’éponge, tout s’arrête. Pour la compagnie mais aussi pour tous les techniciens, toutes les personnes associées de près ou de loin au projet. C’est aussi comme ça que l’on tient. Grâce à cette grande solidarité."

En attendant des jours meilleurs, Anna peaufine la dernière création des Brancales, "Le dernier cabaret avant la fin" qui devrait – croisons les doigts – être en représentation dès cet été. "C’est l’histoire d’un cabaret un peu déjanté qui se casse la figure, mais dans la joie ! À la fois grinçant et plein d’humour" tease Anna en écho à la période que nous traversons. "Ce n’est pas la fin du monde, non, mais la fin de plein de petites choses… Et la fin est belle !"

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