Rodez. Après 12 000 km à travers l’Europe, Elio et Justin racontent le voyage d'une vie

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  • Elio et Justin sur les routes du Nord. Ici en Norvège à l'approche du cap Nord.
    Elio et Justin sur les routes du Nord. Ici en Norvège à l'approche du cap Nord.
  • Rencontre fortuite avec un autre baroudeur.
    Rencontre fortuite avec un autre baroudeur.
  • Malgré la météo, pas toujours clémente, les deux cyclistes devaient parcourir une cinquantaine de kilomètres quotidiennement.
    Malgré la météo, pas toujours clémente, les deux cyclistes devaient parcourir une cinquantaine de kilomètres quotidiennement.
Publié le
Aurélien Delbouis

Quand le monde est à l’arrêt, eux filent, passent les frontières, et découvrent une Europe sans touristes. Partis l’été dernier avec leurs vélos pour seul bagage, Elio et Justin, 17 et 18 ans, viennent de passer le cap symbolique des 12 000 km et nous livrent leur aventure sur un plateau.

Il y a de ça six mois, nous les avions laissés sur la "route du Sud" après une escale sur la pointe du Cap Nord en Norvège, en direction du soleil, de la chaleur mais aussi des Alpes, sans doute le passage le plus intimidant du périple. Nous les retrouvons aujourd’hui à Istanbul. Avec leurs vélos, leur enthousiasme et une folle envie de raconter leur incroyable épopée : un tour d’Europe à vélo, rien de moins.

"L’idée de départ était toute simple : "voir du pays, découvrir l’Europe de la façon la plus simple possible avant de retrouver les études", résume Justin. En parallèle, les deux aventuriers avaient aussi à cœur de venir à la rencontre d’initiatives citoyennes européennes avec un sensibilité accrue pour la préservation de l’environnement.

Partis en juillet dernier de Rodez, Elio et Justin, 17 et 18 ans au compteur (!), viennent de passer le cap symbolique - pour un Aveyronnais - des 12 000 kilomètres d’un périple quelque peu contrarié par la crise sanitaire.

"Rien de très grave" tempèrent malgré tout les deux amis de lycées qui, au "voyage immobile" qui est devenu en un an le quotidien de tout un chacun, ont préféré l’aventure. Ils nous en dévoilent les coulisses avec l’enthousiasme dont ils ne se sont pas départis. Une petite leçon de résilience et d’optimisme qui fait écho à la période que nous traversons. Morceaux choisis.

Opération bivouac pour Elio et Justin qui admettent préférer la chaleur d’un salon douillet aux frimas de l’hiver en tente. "Vive le coachsurfing !" 	JPS
Opération bivouac pour Elio et Justin qui admettent préférer la chaleur d’un salon douillet aux frimas de l’hiver en tente. "Vive le coachsurfing !" JPS

Itinéraire bis

Si partir aussi longtemps avec sa baroudeuse ne s’improvise pas, la pandémie a souvent, là encore, dicté ses conditions. Pas dans les premiers tours de roues, reconnaissent Elio et Justin, mais les choses se sont compliquées après le passage du Cap Nord. "Les passages de frontières sont devenus plus délicats avec test Covid de moins de 72 heures obligatoire. Ce qui demande quelques ajustements quand tu sais, selon les pays, que tes résultats ne te sont communiqués que 24 ou 48 heures après les tests. Il faut composer avec tous ces éléments. Tous ces tests n’étaient pas non plus prévus au budget. Mais on devrait s’en sortir", sourit Justin.

Adieu la Grèce

Si la patrie de Platon était la cerise sur le gâteau des deux cyclistes, "LE pays que l’on voulait véritablement découvrir" reconnaît Elio, la pandémie en aura décidé autrement. "On était franchement dégoûtés !" valide le second. "Après la Bosnie, la Croatie, le Montenegro et l’Albanie, on devait passer par la Grèce mais quand nous sommes arrivés à la frontière, le pays était fermé aux étrangers. On a quand même essayé de passer via l’Albanie et plus tard par la Bulgarie ! Sans succès hélas !"

  Séance réparation pour Justin.
Séance réparation pour Justin.

La tentation de Venise

Un rêve inaccessible ! Longtemps pressentie pour servir de halte de charme à nos cyclistes, la Sérénissime gardera encore jalousement ses secrets. "Nous espérions pouvoir passer là-bas les fêtes de fin d’année avec nos copines qui devaient initialement nous rejoindre par avion. Encore raté ! "Les frontières étaient fermées aux touristes étrangers. On a donc finalement dû se rabattre vers la République Tchèque, Prague." Un mal pour un bien, relativisent Elio et Justin. Ça nous a permis de raccourcir le trajet et de profiter de Prague pendant une quinzaine de jours. Une ville magnifique !"

Des hauts …

Heureusement pour les deux Aveyronnais, le voyage ne se résume pas à une succession de coups de pédales et de contrariétés. Il réserve aussi son lot de poésie. "Les paysages de Laponie, la côte sauvage des Lofoten et du Cap Nord restent parmi les plus beaux que nous avons eu la chance de voir, rembobine Elio. "Nous avons aussi vraiment apprécié Istanbul. Nous avons été accueillis par une famille là-bas qui n’avait pas l’habitude de ça. On a vraiment passé des moments mémorables même si nos hôtes ne parlaient pas un anglais parfait, sourit Justin qui garde un souvenir ému de la gastronomie stambouliote. "Ces gens étaient adorables, ils nous ont gâtés. J’avais l’impression de manger tout le temps. Un régal !" La preuve ? "On devait passer deux ou trois jours à Istanbul. On est finalement restés 10 jours !"

  Devant le Château Peles, immanquable de la Roumanie, à Sinaia.
Devant le Château Peles, immanquable de la Roumanie, à Sinaia.

… mais aussi des bas

Si la rudesse du climat de l’Europe septentrionnale est aujourd’hui de l’histoire ancienne, le froid aura durablement douché l’enthousiasme de cette jeunesse insouciante. "En Finlande, nous avons été pris dans une tempête de neige en pleine nuit. Le résultat n’était pas beau à voir. Nous étions trempés jusqu’au os." Mais le pire arrivera la nuit suivante : "Essayer de dormir dans des duvets mouillés avec nos derniers vêtements encore secs et un matelas dégonflé… un calvaire !" La suite : un passage à l’hôpital pour Elio. "J’avais les orteils tout bleus, brûlés par le froid. Aujourd’hui ça va mieux. Mais j’ai du prendre des antibiotiques pendant trois semaines. Franchement difficile à vivre !"

Retour imminent

Sur le chemin du retour, le duo devrait boucler le périple et retrouver l’Aveyron en juin. "Notre programme va encore évoluer compte tenu des restrictions sanitaires, mais nous avons encore cinq pays à traverser avant de retrouver la maison, valide Justin. "Après un an de voyage, il nous tarde de retrouver tout monde avant de reprendre le chemin de l’école à la rentrée prochaine."

http://europa2velos.com/

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