Chez Phil Blanc à Millau, on fabrique la ceinture sur-mesure et à l’instant

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  • Philippe Blanc adore recevoir les clients dans son atelier et raconter l’histoire de sa cordonnerie et de sa passion.
    Philippe Blanc adore recevoir les clients dans son atelier et raconter l’histoire de sa cordonnerie et de sa passion.
  • Les touristes étrangers adorent entrer dans cette boutique authentique et "so frenchy". Philippe Blanc l’a gardée dans son jus et a conservé les machines. Au début, ses copains trouvaient cela ringard et l’invitaient à la moderniser.Il a tenu bon et a juste mis sa patte un peu rock’n’roll et surtout fou de "vintage".
    Les touristes étrangers adorent entrer dans cette boutique authentique et "so frenchy". Philippe Blanc l’a gardée dans son jus et a conservé les machines. Au début, ses copains trouvaient cela ringard et l’invitaient à la moderniser.Il a tenu bon et a juste mis sa patte un peu rock’n’roll et surtout fou de "vintage".
  • Les machines sont celles de son beau-père, le créateur de la cordonnerie Poujol. Il a juste ajouté un meuble de couturière de sa grand-mère, fabriqué, lui aussi, sur-mesure, à Villefranche-de-Rouergue. Les machines sont celles de son beau-père, le créateur de la cordonnerie Poujol. Il a juste ajouté un meuble de couturière de sa grand-mère, fabriqué, lui aussi, sur-mesure, à Villefranche-de-Rouergue.
    Les machines sont celles de son beau-père, le créateur de la cordonnerie Poujol. Il a juste ajouté un meuble de couturière de sa grand-mère, fabriqué, lui aussi, sur-mesure, à Villefranche-de-Rouergue.
  • Apportez-lui des challenges à relever, il adore ça. Sauver une belle chaussure à la semelle en souffrance, réparer une couture ou un talonen berne, Philippe Blanc ne fait que de la cordonnerie traditionnelle."Je fais du classique. Ma fantaisie à moi : c’est la qualité." Apportez-lui des challenges à relever, il adore ça. Sauver une belle chaussure à la semelle en souffrance, réparer une couture ou un talonen berne, Philippe Blanc ne fait que de la cordonnerie traditionnelle."Je fais du classique. Ma fantaisie à moi : c’est la qualité."
    Apportez-lui des challenges à relever, il adore ça. Sauver une belle chaussure à la semelle en souffrance, réparer une couture ou un talonen berne, Philippe Blanc ne fait que de la cordonnerie traditionnelle."Je fais du classique. Ma fantaisie à moi : c’est la qualité."
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À Millau, Philippe Blanc a mis en place un protocole de fabrication lui permettant de créer des ceintures en trente petites minutes.

Les indécis resteront sur le pas de la porte. Cela vaudra mieux. Ils effeuilleront quelques modèles exposés en devanture, boudés par leur créateur perfectionniste, pour cause de défaut, à peine visible. Car si les éternels hésitants franchissent le seuil du numéro 4, rue de la Peyssière, à Millau, ils devront affronter une épreuve. Choisir entre une quarantaine d’échantillons de cuir, mille boucles thésaurisées dans leurs tiroirs, derrière le comptoir, et décider jusqu’à la couleur et l’épaisseur du fil de couture.

Philippe Blanc fabrique de la ceinture sur mesure depuis… "Depuis que je suis tombé amoureux de ce métier." Soit dans les années quatre-vingt-dix. "En 1992, j’ai repris l’affaire de mon beau-père, la cordonnerie Poujol, qui existait depuis 1978." Même s’il a une formation mécanique et électricité, le travail du cuir lui est familier.

En 1984, il a ouvert une ganterie avec son père Raymond. Les boutiques parisiennes leur achètent leurs collections de bonne facture. 1989, la conjoncture fait grise mine. La ganterie Blanc dépose le bilan. "Je travaillais dur tous les jours, mais je n’étais pas bien. Je n’étais pas fait pour être chef d’entreprise, gérer du monde. Moi, je suis un artisan." Il préfère pencher la tête sur son établi que sur les livres de comptes.

Il apprend le métier avec un maître bottier

Son beau-père lui propose d’apprendre le métier de cordonnier. Philippe est à bonne école avec ce maître bottier. "J’ai commencé à réparer des chaussures mais, petit à petit, je me suis mis à fabriquer des choses. Tout seul. Je suis un autodidacte." Dans sa vitrine, trône encore la toute première ceinture de sa vie. Une boucle, un brin de cuir de 3 cm de large et le tout cousu sur sa machine. "Ce n’était pas terrible du tout."

Depuis, il s’est singulièrement amélioré. Les ceintures représentent 50 % de son activité. Toutes personnalisées, uniques. Si un biker veut l’assortir à sa Harley… S’il veut en patiner la matière, si une "fashionista" souhaite l’assortir à ses escarpins python, Phil, collectionneur de motos et de voitures "vintage", les entendra cinq sur cinq. Il recherche toujours de nouveaux produits, se rend régulièrement à Paris ou file chez un peaucier de sa connaissance. Seule la vachette pleine fleur premier choix, coupée dans le collet, trouve grâce à ses yeux. "C’est la partie idéale, la plus souple et qui ne s’étire pas."

Personnalisée, signée et gravée

Mais pour la vente, il reste vieille France. "À l’inverse de la tendance actuelle, qui est de vendre sur internet, de prendre des photos, de publier sur les réseaux sociaux, moi, j’invite les gens à venir chez moi, à partager ma passion du travail." D’autant que l’homme est du genre bavard… C’est lui qui le dit. "Je discute avec les clients, ils voient mon atelier. Ils vont boire un café et, une demi-heure après, ils ont leur ceinture personnalisée, signée et gravée à la date de fabrication. Le concept est la ceinture dans l’instant." Une façon de travailler rare, voire unique. "Je suis allé voir des fabricants à Paris, qui font eux aussi du sur-mesure. Mais ils partent quand même de brins tout faits, ajustent boucles et passants."

Lever le pied

Ici, aucun stock de ceintures ne s’empile. On ne trouve dans l’arrière-boutique que des demi-peaux, qui seront coupées à la largeur demandée. Il vend ses produits entre 50 et 60 €, "directement du producteur au client. Au-delà de 100 €, les gens veulent une marque". Il a connu l’univers du luxe, avec le gant. "Ce n’est pas la même clientèle, et pas mon truc. Ce n’est pas mon but de vendre un produit à 600 €, que j’estime valoir 150 €. Je veux que tous les clients partent de chez moi avec le sourire aux lèvres, et qu’ils se souviennent de moi. Cela me rend heureux."

À 59 ans, Philippe Blanc veut lever le pied. Il vient de former pendant une année une quadragénaire qui monte son échoppe à Saint-Affrique. Lui s’y connaît en reconversion. "J’aspire à partager, à transmettre ce savoir que j’ai moi-même reçu."

La clochette de la porte d’entrée sonne. Une dame lui demande conseil pour entretenir son sac. Philippe Blanc en reconnaît la marque. Du local, de qualité, il apprécie. On discute le bout de cuir…

L’expert en profite pour dézinguer une idée préconçue : "L’eau n’a jamais fait de mal au cuir."

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