Luc-la-Primaube. "Les respounchous", rois du printemps
Les respounchous sont les sommités de pousses de tamier ressemblant à des petites asperges sauvages
C’est le printemps ! La végétation renaît, les haies verdissent et s’étoffent. Cette saison qui conduit de nombreux amateurs à courir la campagne, à longer les haies comme un enquêteur à la recherche d’indices, à fouiller les fossés… Le soir venu, riche de gerbes de longues tiges vertes et souples, ils rentrent fourbus mais heureux à l’idée de déguster leurs trouvailles du jour. Le long des routes et des chemins de l’Aveyron, quelques voitures se garent discrètement au détour d’un virage ou autre coin clandestin.
Comme chaque année, tout se fait dans la discrétion et le secret. En ces premiers jours de printemps "On va aux repounchous !". Son écriture se plie à toutes les fantaisies : respounchous, repountchou, repounchou, avec ou sans s, selon les humeurs, les endroits, les hameaux, les envies. Parmi les autres appellations on trouve "herbe aux femmes battues", ou encore "asperge du pauvre". Si au premier coup d’œil, elle ressemble à une asperge sauvage, elle se présente sous la forme de lianes enchevêtrées dont on coupe les têtes de 10 à 15 cm. Suivant l’amertume recherchée, les cueilleurs feront le choix du calibre recherché. Les pointes dépassent généralement au-dessus du roncier. Grosse concentration, mais terrible fierté à chaque découverte. On peut s’étirer, gesticuler pour le cueillir au risque de se planter ou glisser dans les ronces ou on le ramasse cool, mêlé aux herbes hautes en bordure du chemin ! Chacun sa méthode de recherche. Vous avez aussi le marcheur-cueilleur, certes plus rapide, mais qui butine au hasard en laissant pas mal de respounchous pour les suivants. Toute cette gymnastique accentue le côté exceptionnel et précieux de cette coutume. De plus pour les respounchous, c’est comme les cèpes, on ne révèle à personne les coins où on en trouve le plus. Chaque année, on les découvre fidèles au rendez-vous. Le principal intérêt réside davantage dans le plaisir de la recherche et de la cueillette, sous prétexte d’une balade en famille ou entre amis aux premiers beaux jours. De forme allongée et luisante, de couleur verdâtre à violacée, ils se cuisinent comme l’asperge classique. Ses jeunes pousses sont consommées en vinaigrette après cuisson, ou cuisinées avec des œufs et des lardons. Sa saveur est un peu amère.
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