Rodez : à Bénéchou, la traque du Covid-19 dans les eaux usées
En France, 150 sites de traitement constituent le réseau Obépine (Observatoire épidémiologique dans les eaux usées). Des prélèvements sont effectués deux fois par semaine sur le site de Bénéchou dont les résultats permettent de mesurer la progression du virus sur l’agglomération.
Depuis le début du mois de mars, la station de traitement des eaux usées de Bénéchou a été retenue par le réseau de l’Observatoire épidémiologique dans les eaux usées (Obépine) parmi 150 autres sites en France.
L’objectif de ce réseau est simple : analyser la présence du SARS-CoV-2, le Covid-19, dans les eaux usées. À l’origine de ces travaux, un constat simple, fait très tôt après le début de la pandémie : "à chacun de ses passages aux toilettes, une personne infectée fait passer des traces de virus, qui vont se retrouver dans les eaux usées", explique Yves Jaeger, responsable des opérations pour Véolia en Aveyron.
D’où l’idée de mesurer les concentrations de virus afin de mieux cerner la dynamique de l’épidémie. Pour ce faire, un petit flacon d’eau usée est prélevé à l’entrée du réseau, par un système qui a collecté les eaux pendant 24 heures afin de permettre un prélèvement "représentatif". L’échantillon est ensuite envoyé à un laboratoire, transporté par un camion réfrigéré, pour être analysé.
Les chercheurs d’Obépine ont pu montrer que ces données représentaient un indicateur avancé, qui permet de saisir l’évolution du nombre de malades sur plusieurs jours, et dans certains cas plusieurs semaines, avant même que le nombre de tests positifs n’augmente.
Présence du virus en constante baisse
Les données recueillies permettent d’identifier les personnes infectées et malades, ainsi que les personnes infectées asymptomatiques.
D’après les dernières données recueillies, sur Rodez et son agglomération, la présence dans les eaux usées et en constante baisse depuis plusieurs semaines.
Alors qu’en Occitanie, les graphiques montrent que le virus est toujours bien présent dans les eaux usées et ce, à un palier haut et constant.
"L’étude ainsi faite des eaux usées, pour la recherche de virus, est récente, explique Michel Arnal, le responsable du site. Auparavant, il s’agissait plutôt de détecter des rejets industriels, par exemple."
"Mais ces études et ces recherches autour des microbes et des virus seront certainement amenés à se renouveler en prévision de pandémie future, etc.", complète Yves Jaeger.
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