Sud-Aveyron : dix-huit hectares à Labastide-Pradines pour accueillir l’hôpital médian ?

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  • Le terrain de 18 hectares de Beaumescure est en bordure de l’autoroute 75, près de l’échangeur n° 46.
    Le terrain de 18 hectares de Beaumescure est en bordure de l’autoroute 75, près de l’échangeur n° 46. C. G.
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JDM

L’hôpital médian. Ce sujet, qui agite le Sud-Aveyron depuis le début des années 2000, avait particulièrement secoué la dernière campagne des municipales. Le 19 décembre 2019, Agnès Buzyn, ancienne ministre des Solidarités et de la Santé, dans un courrier adressé au député Arnaud Viala, avait effectivement fait part de "l’accord de l’État à la mise en œuvre de ce projet essentiel au devenir du projet territorial de santé au service d’une population de 75 000 habitants". Dans ce même document, un lieu était bien spécifié pour l’implantation de cet établissement de soins : Saint-Georges-de-Luzençon. Or, depuis, un collectif de trois médecins milite sans relâche en faveur du lieu-dit Beaumescure, à La Bastide-Pradines. Mieux, selon eux, un terrain attendrait même le nouvel établissement, en bordure de l’autoroute 75. "Le maire "donne", à l’hôpital, 18 hectares près de l’échangeur", annonce même Alain Vernier, anesthésiste-réanimateur saint- affricain à la retraite.

Une population minimale de "120 000 habitants"

Yves Malric, l’édile de la petite commune, à cheval entre la vallée du Cernon et le plateau du Larzac, nuance néanmoins cette affirmation : "La commune est bien propriétaire de 18 hectares près de l’échangeur n° 46. Cependant, aucune délibération n’a été prise, en ce sens, par le conseil municipal. Évidemment, s’il y a un consensus, nous ferons tout pour que l’hôpital médian soit à cet endroit."

Depuis près d’un an, les trois praticiens quadrillent le territoire à la rencontre des élus locaux et des professionnels de santé. Un véritable travail de lobbying qui porte ses fruits, à en croire les soutiens que revendiquent les trois hommes : pas moins de "36 médecins libéraux, dont sept à l’origine du projet, répartis dans tout le Sud-Aveyron, ainsi que les deux présidents des commissions médicales d’établissement de Millau et de Saint-Affrique" et différentes personnalités politiques. Parmi ces dernières, ils se félicitent de l’adhésion, à leur projet, de Sébastien David, le maire de Saint-Affrique. "J’ai signé le document pour que l’on n’évacue pas Beaumescure comme scénario, tempère néanmoins l’intéressé. Je n’ai qu’un seul objectif : l’hôpital médian. Rien de plus."

Pour le docteur Vernier et ses deux confrères - le docteur Michelutti, chirurgien orthopédiste à la retraite, et le docteur Arnould, médecin généraliste à Belmont-sur-Rance - les chiffres donnent raison à leur démarche. "Ce qui explique que tout a raté, jusqu’à maintenant, et qui pourrait permettre de réussir, c’est la population minimale, analyse Alain Vernier. Il faut, selon un professeur que j’ai interrogé, 30 000 habitants. Mais il faut aussi prendre en considération la sociologie des nouveaux médecins. Ceux-ci veulent être à quatre sur une astreinte, c’est-à-dire prendre une garde une nuit sur quatre, un week-end sur quatre."

Tout en rappelant que le Sud-Aveyron compte quelque 75 000 âmes. Dans leur raisonnement, l’implantation de l’hôpital médian à Beaumescure, avec un accès facilité depuis Montpellier, le Lévézou et le Sévéragais, permettrait d’avoir "une population de base extensible" et des garanties supplémentaires de bénéficier de l’aide du Centre hospitalier universitaire (CHU) héraultais "si une spécialité n’atteint pas les quatre praticiens". "Le CHU de Montpellier n’a pas que le Sud-Aveyron à aider, insiste l’anesthésiste. Il y a de nombreux autres petits hôpitaux en difficulté. Si, d’emblée, nous ne donnons pas envie de venir nous aider, personne ne viendra. Il y a bien sûr de nombreux autres facteurs d’attractivité, comme le projet médical. Cependant, la faisabilité de ce dernier dépend du lieu d’implantation. Quitte à démarrer, autant bien le faire." Initialement, le projet devait être ficelé pour le mois d’avril, alors que la ministre Agnès Buzyn le jugeait urgent. Mais la crise sanitaire due au Covid-19 a contrarié les couloirs des hôpitaux.

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