Tarn : des feux nocturnes pour lutter contre le gel sèment la zizanie

  • 200 tonnes de paille arrosées au gasoil pour lutter contre le gel.
    200 tonnes de paille arrosées au gasoil pour lutter contre le gel. DDM - MPV
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R. B. et R. B. - DDM

Dans la nuit de lundi à mardi, en début de semaine, une fumée épaisse a envahi les rues de plusieurs communes au sud-ouest du Tarn. En cause, des feux allumés pour protéger les vergers du gel par l’arboriculteur du domaine de Fontorbe, à Lavaur.

Réveil sous les fumées et la suie pour les habitants de plusieurs communes de l’ouest tarnais, a révélé ce mardi nos confrères de La Dépêche du Midi. Et réveil aussi en colère. En cause, des feux allumés par le domaine de Fontorbe, producteur de pommes à Lavaur, pour protéger les vergers du gel. Un mélange de 200 tonnes de paille et de gasoil a été enflammé. Allumées vers 2 heures du matin, les balles de paille ont provoqué une importante fumée. Extrêmement épaisse, elle avait envahi les rues des communes environnantes, Ambres, Giroussens, Labastide-Saint-Georges, Lavaur...

Les fumées se sont étendues sur plus de 5 km autour des vergers, une zone peuplée de quelque 15 000 habitants. En l’absence de vent, l’épais nuage a stagné sur la zone dans la matinée de mardi, avant de se dissiper quelques heures plus tard.  Les sapeurs-pompiers ont porté assistance à des personnes incommodées par les fumées et ont évacué des riverains. 13 personnes se sont présentées spontanément à l’hôpital pour gêne respiratoire, 7 ont été évacuées par les secours. Les gendarmes ont dû intervenir et aider les automobilistes à circuler. Prévenus dès 6 heures du matin, 12 militaires et des policiers de Lavaur ont été déployés, aux côtés des 32 pompiers déjà sur le terrain.

De nombreux habitants, tout comme les municipalités, ont témoigné de leur colère contre ces feux dressés par le domaine de Fontorbe, qui prévoyait également une deuxième "flambée" paille et gasoil pour la nuit de mardi à mercredi.Il y a moins d’un mois, la direction avait allumé 75 000 bougies pour tenter de réchauffer suffisamment l’atmosphère et sauver les récoltes, 270 hectares de vergers et 50 hectares de kiwis jaunes. Et se trouvait cette fois en panne de cire, mais " nous avons pu sauver 70% des récoltes jusqu’à présent. Si on ne fait rien, on en perdrait la totalité et nous mettrions 200 à 250 personnes au chômage", se défend la direction du domaine.

 

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Les commentaires (1)
Altair12 Il y a 3 années Le 15/04/2021 à 11:32

Comme d'habitude les agriculteurs n'ont qu'une seule priorité oubliant que la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres !
La liberté de respirer un air sain est fondamentale et ne doit pas s'arrêter à du mercantilisme car il existe d'autres moyens que la paille consumée pour atténuer les effets du gel telles que les bougies mais elles sont plus onéreuses ! ! !
La santé n'a pas de prix aussi il serait temps que les pouvoirs publics prennent conscience de ce problème et y mette fin !