Villefranche-de-Rouergue. L’aventure du Villefranchois Blick continue de fleurir

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  • Alors qu’il a longtemps refusé les photos d’identité, préférant s’appuyer sur des autoportraits dessinés, Blick a fini par accepter la proposition de Miguel Rosales, un photographe spécialisé dans le portrait et la mode.	Miguel Rosales Alors qu’il a longtemps refusé les photos d’identité, préférant s’appuyer sur des autoportraits dessinés, Blick a fini par accepter la proposition de Miguel Rosales, un photographe spécialisé dans le portrait et la mode.	Miguel Rosales
    Alors qu’il a longtemps refusé les photos d’identité, préférant s’appuyer sur des autoportraits dessinés, Blick a fini par accepter la proposition de Miguel Rosales, un photographe spécialisé dans le portrait et la mode. Miguel Rosales
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Rui DOS SANTOS

Après avoir fréquenté, notamment, les Beaux-Arts de Montpellier et Rennes, la faculté d’arts plastiques de Strasbourg, ou encore l’école de cinéma de Lodz (Pologne), le dessinateur quinquagénaire est installé au cœur du Jura. L’artiste a sorti voilà peu "Carnet de faits", une collection qui rassemble bon nombre de croquis de ses voyages. En Aveyron, les curieux peuvent découvrir ces œuvres "aussi belles que des films" à la librairie "La folle avoine" à Villefranche-de-Rouergue.

Né en février 1971 (Du signe "Poisson ascendant Neptune", selon son horoscope très personnel, il vient donc de souffler les bougies de son demi-siècle), à la clinique de Villefranche-de-Rouergue, Blick - signifie "regard" en allemand - a nagé, dès son plus jeune âge, d’une rive à l’autre de la rivière Aveyron puisque son père est originaire de La Bastide-l’Evêque et sa mère de Brandonnet.

Alors que son pseudonyme, reçu voilà plus de trois décennies, est devenu son nom (il figure ainsi sur tous ses papiers officiels), il a fait sienne une formule de Marcel Proust. écrite, en 1923, dans "La Poissonnière", cette phrase disait : "Le seul véritable voyage, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux voyages, mais d’avoir d’autres yeux...". Blick a fait plus que s’en inspirer, il a revêtu la tenue d’artiste migrateur, avec le dessin comme plume et la curiosité pour la guider. Ayant grandi en Camargue, où son père était ouvrier agricole dans les salins, il a fréquenté le lycée de Lunel, avant de laisser libre cours à ses démangeaisons artistiques : Beaux-Arts à Montpellier et à Rennes, faculté d’arts plastiques à Strasbourg, cinéma expérimental à Grenoble, école de cinéma de Lodz en Pologne...

"Voyager très loin ou au coin de sa rue, c’est être en quête de curiosités", lance-t-il volontiers, comme un leitmotiv. Il poursuit : "Elles apparaissent dès lors qu’on daigne les regarder. Même dans les endroits saturés de tourisme ou dans les recoins les plus moroses, je déniche des étincelles d’étonnance". Il a décidé de "propager cette expérience d’émerveillement face au quotidien", en publiant sa première collection de "Carnet de faits". "Je pense en faire quatre par an, pendant cinq ou six ans", assure l’intéressé. Venise, Paris, Malaga et Covid-19 sont à l’affiche de ces premiers reportages dessinés.

Carnet de faits : un peu de poésie

Une quinzaine de librairies indépendantes, dont La Folle Avoine, chez Muriel Couderc, à Villefranche-de-Rouergue, et Privat à Toulouse, les proposent dans leurs rayons. "Chacune est un lieu soucieux de la curiosité de son public, note Blick, qui continue à prendre contact avec d’autres librairies. Tout prend du temps. être artiste éditeur qui défriche ralentit la tâche. Les libraires qui accueillent cette "bizarrerie livresque" sont ravis de cette particularité". Ils placent ces "Carnets de faits" du côté du roman graphique, parfois vers le rayon poésie ou dans le bac à curiosités. "Ceci dit, Pollen, une société de distribution de livres reconnue trouve mes ouvrages forts beaux et elle est prête à me soutenir".

L’aventure de l’artiste aveyronnais continue donc de fleurir : "C’est très étrange de voir mes croquis, à la base dessinés dans un carnet que je coince au fond de ma poche, qui se retrouvent soudain au milieu de nombreux autres beaux livres. En voyant le sourire que cela procure, je me dis que ma proposition graphique, ainsi que la particularité de mon regard, ont leur place en ce monde. Un peu de poésie en réaction à ce flux tendu de boue stérile qui tend à nous tirer vers le bas. Mes petites lignes simples et épurées peuvent annuler le trop-plein trop enflé du trop consommatif".

Blick n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Il poursuit le processus. Il fomente en effet les futurs carnets issus de voyages précédents. Un sur l’Azerbaïdjan, un sur New York, un sur les gens dans le métro à Paris. "Et puis s’esquisse l’envie d’en faire un sur l’actualité que nous vivons, complète-t-il. J’annote et croquine des scènes. Bref, je continue. L’idée de la collection des carnets est de proposer des contrastes spatio-temporels". Tout est dit !

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