D’Espalion à Bertholène, sur la voie verte…

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Publié le
Centre Presse

La Fondation du patrimoine et "Centre Presse" vous invitent chaque mois à découvrir un aspect du patrimoine aveyronnais.

En ce début de printemps, avec l’espoir attendu d’un futur clément, la Fondation du patrimoine a décidé de vous faire parcourir la voie verte qui relie Espalion à Bertholène. En 22 kilomètres, vous passerez de la vallée du Lot à celle de l’Aveyron, des contreforts de l’Aubrac à ceux aussi remarquables des Palanges et du Lévézou en traversant le Causse Comtal dans sa partie la plus septentrionale.

Cette voie verte est l’aboutissement par défaut de l’"histoire contrariée de l’ancienne voie ferrée" sauvegardée in extremis. Après l’abandon de son exploitation par la SNCF en 1983, les ouvrages d’art qui jalonnent cette ligne et les terrains de son emprise sont cédés aux quatre communes concernées, Espalion, Bozouls, Gabriac et Bertholène (constituées en Sivu), et, pour partie, les constructions à des particuliers.

Un parcours à pied, à cheval, à bicyclette…

Classé voie verte, vélo-route ou handisport, parcours équestre…, cette randonnée est accessible à tous. Elle vous permettra en une ou plusieurs étapes de rejoindre Bertholène à Espalion ou Espalion à Bertholène en un trajet de 22 km qu’il est possible de diviser en plusieurs tronçons de longueur et de difficultés différentes : Espalion-Bozouls en 11 km où "ça monte un peu", Bozouls-Gabriac en 5 km et Gabriac-Bertholène en 6 km "plus tranquilles".

Nous vous invitons tout au long du parcours à admirer un patrimoine remarquable. En premier lieu, celui sur lequel vous allez cheminer. Si la voie ferrée, ses rails et ses traverses ont été arrachées et le ballast affiné pour vous en faciliter l’accès, il n’en demeure pas moins que vous parcourez le profil calculé à la toute fin du XIXe siècle par les ingénieurs de la Compagnie du Midi pour que ses locomotives "Engerth" puissent hisser, en zigzaguant, et crachant la vapeur, leur lourde charge sur les 473 mètres de dénivelé entre la vallée du Lot et le plateau avant que de se laisser aller, en pente douce, sur le causse vers la plaine alluviale de l’Aveyron.

La voie ferrée franchit les vals et les ruisseaux sur des ponts et viaducs et autres aqueducs, croisant les routes sous ou sur des passerelles et s’engouffrant dans les tunnels traversant les entrailles des buttes témoins. Prouesses du génie civil, admirables constructions, aujourd’hui encore définitivement intégrées aux paysages dont elles épousent les formes et revêtent les matériaux.

Les gares conservées

Le tronçon le plus remarquable est celui qui monte d’Espalion vers Bozouls. Vous traversez la forêt et les prés accrochés aux pentes qui vous laissent de belles perspectives sur le bourg d’Espalion, la vallée du Lot et, bien entendu, la butte castrale de Calmont d’Olt.

Sur le plateau, le profil s’assagit et vous laisse apprécier les langueurs du bocage caussenard. Il offre aux fins observateurs une flore remarquable, à tous, les silhouettes imposantes des châteaux de Gabriac et de Bertholène, des églises de Banc et d’Anglars et le trésor de petits patrimoines qui ponctuent le cheminement. Les gares ont été conservées et reconverties à Espalion, à Bozouls et à Bertholène ; ailleurs, les stations et les gardes barrières, souvent concédées à des particuliers, ont été réaménagées en habitations, gardant, malgré tout, les traces de leur architecture caractéristique et leurs indications de lieux.

À pied, en vélo, à cheval, en handbike, grands et petits, sachez prendre le temps de faire des pauses dans l’histoire de notre patrimoine. Des panneaux pédagogiques, mis à votre disposition par le Sivu, jalonnent le parcours. Votre exploit sera doublement profitable : dans l’espace et dans le temps.

En remontant de la gare d’Espalion vers la gare de Bozouls, vous franchirez : le tunnel des Mathelines (125m), les viaducs de La Loubière (108 m) et de Goudal (125 m), les 2 tunnels de Goudal (112 m), les viaducs de la Baume (88 m), des Conquettes (173 m), et du Plo (160 m), et encore les tunnels de Martel (104 m), d’Arbrefeuille (110m) et de Biounac (574 m), le seul qui soit éclairé.

Repères

Au temps de la Compagnie du Midi, la desserte était assurée par des machines de type Engerth, 032T, série 302 à 345 avec une charge maximale de 115t. La liaison Espalion-Rodez était assurée en 1 h 30. En 1975, le transport de marchandises représentait encore 21 036 tonnes par an, 17 000 en 1977 et 8 299 en 1980.

 

Un peu d'histoire

Le ministre des travaux publics, Charles Freyssinet, lance, en 1878, un ambitieux programme d’équipement favorisant le transport par voies ferrées et voies navigables. La ligne de 22 km reliant Espalion à la ligne Rodez-Sévérac compte dès le 17 juillet 1879 parmi les 8 700 km de desserte locale sur les 16 000 km que prévoit le plan initial. Le 24 juin 1897, la déclaration d’utilité publique est promulguée. Le temps des études et des travaux se cumulent et il faudra attendre le 25 juin 1908 pour voir circuler le premier convoi dans la liesse générale. L’exploitation débute par trois allers-retours quotidiens de voyageurs pour lesquels cela représentait un progrès de pouvoir rallier Rodez, Sévérac, et au-delà Paris. La ligne permettait également l’approvisionnement en marchandises de la sous-préfecture et l’exportation de produits locaux : le bois, le bétail et les richesses minières de Cruéjouls, de Bonneval et des ardoisières du Cayrol. Mais, à partir de 1926, l’influence d’Espalion se réduit avec la perte de la sous-préfecture et du tribunal. Le développement de ligne d’autobus, et la nationalisation par la SNCF de toutes les compagnies, sonne le glas du transport des voyageurs qui cesse le 5 décembre 1938. Le transport de marchandises entamera un long déclin jusqu’à la fermeture définitive de la ligne en 1983.

Un projet de conversion en ligne touristique a été alors étudié par une association d’amateurs. Il a été abandonné devant les frais exorbitants d’entretien des ouvrages. C’est alors que les communes attributaires se sont regroupées en Sivu pour aménager une itinérance douce et actuelle tout en cultivant les souvenirs et le patrimoine.

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