Le Bas Ségala. La longue attente des Martinets du Lézert

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  • Les "martinaïres" sont impatients de rebattre le cuivre.
    Les "martinaïres" sont impatients de rebattre le cuivre.
Publié le
Marie-Hélène REGOURD

"Anne, ma sœur Anne ne vois-tu rien venir ?" La question est sur toutes les lèvres des acteurs du territoire. Que cela soit au niveau culture, sportif ou loisirs, dans un sens plus large. Le site des Martinets du Lézert, restauré avec passion et humilité à proximité du bourg de La Bastide-l’Evêque, n’échappe pas à la règle.

Le site est actuellement fermé à la visite en raison de la situation sanitaire. Reste cependant, pour qui souhaite se remplir les yeux de la richesse des lieux, l’accès libre au parcours botanique extérieur. Mais cela ne fait pas tout…

Poumon de la vie économique

Comme sur bien des cours d’eau, autour de la Bastide l’Evêque, les moulins faisaient fonction de poumon de la vie économique. Que ce soit pour transformer les céréales en farine, ou en utilisant leur force pour débiter les arbres. Mais la spécificité des moulins du Lézert résida en l’organisation des "martinets", des forges battant le cuivre en le transformant en ébauches de chaudrons, outils et autres. Et ce, grâce à un ingénieux système qui en captant la force de l’eau entraînait deux roues à aube ; l’une activant un imposant soufflet faisant chanter la braise, l’autre mettant en branle le marteau ayant pour mission de battre le cuivre et de le façonner.

L’apparition des martinets ne doit rien au hasard. Terre de mines, le pays Bastidien extrayait de ses entrailles, dès la période Gallo-Romaine, cuivre, argent et plomb. L’apogée se situant au sortir du Moyen-âge où, autour du XIVe siècle, le long du Lézert- où le débit de l’eau se maîtrisait mieux que sur l’Aveyron- on dénombra jusqu’à treize martinets. Les artisans chaudronniers qui se comptaient en nombre à Villefranche- le dernier dinandier opéra jusqu’au début des années 1970 dans son atelier de la rue Saint-Jacques à Villefranche- et assuraient l’essentiel des débouchés des "coupes" dégrossies dans les martinets…

L’histoire aurait pu s’arrêter là, autour des ruines du passé. Sauf que des passionnés de leur "pays", ne jouant pas les Don Quichotte, ont repris en main le destin de certains de ces "moulins de poche". Avec l’association "Les Martinets du Lézert", fondée en 1996, ils bousculent des montagnes, et surtout des tonnes de pierres, terre et gravats.

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