Rodez : l'association Prodiges obtient la reconnaissance de l’État

Comment surmonter cette curieuse parenthèse liée à la pandémie sanitaire ? Comment travailler sans public, sans scène ? Comment se réinventer pour continuer à travailler, malgré tout ? L’association d’artistes Prodiges a su apporter des réponses à ses interrogations à travers la médiation artistique.

Comme s’ils avaient un sixième sens, les artistes de Prodiges et notamment Cisco avaient même devancé l’arrêt de la production purement artistique, pour mettre l’accent sur le travail avec les institutions.

Travaillant à la fois pour le centre de réhabilitation psychosociale (CRPS), la maison d’arrêt, les écoles, les quartiers… Prodiges entretient l’espoir d’un jour meilleur. C’est ce bilan et ce travail qui lui a précisément valu la reconnaissance de l’État. Cisco en tire une fierté évidente. "Ce n’est pas encore tout à fait officiel, mais nous avons obtenu l’agrément de l’État comme structure pour la jeunesse et l’éducation populaire. C’est un énorme travail que nous avons fait pour en arriver là. Cette reconnaissance nous ouvrira des portes. Elle nous apportera une aide logistique, un vivier où les professionnels s’échangent des expériences et des services", se réjouit l’artiste ruthénois. En parallèle à ce travail de médiation, Prodiges continuera à soutenir les artistes, comme il l’a fait jusqu’à présent.

Ce travail a porté ses fruits avec les artistes comme Ronin, Vito Yoov… et bien d’autres. Vito travaille d’ailleurs sur un album (sept titres), qu’il a intitulé "Dieu merci la vie". "En voyant des personnes en fin de vie ou des personnes malades qui aiment la vie, cela m’a inspiré. Nous vivons dans une période particulièrement anxiogène. Il faut garder espoir et rendre hommage à la vie", souligne le jeune artiste ruthénois de 24 ans.

Dans ses travaux axés sur l’écriture engagée, Vito garde "ce fil conducteur de la vie, de l’eau, de la pluie". S’il a rencontré Cisco pour un travail purement artistique, aujourd’hui Vito est également engagé dans la médiation culturelle thérapeutique.

Le jeune homme est à son tour récompensé par l’Institut de l’engagement. Sur 3 000 candidats, il est arrivé 200e. Une belle performance qui vient récompenser "une image sonore". "C’est un travail que nous avons mené avec le psychothérapeute Jean-François Labit. Durant le Covid, il avait mis en place une cellule d’écoute. Des gens de 23 à 94 ans appelaient pour se confier sur leur désarroi. Je me souviens d’une personne âgée vivant toute seule à Saint-Chély qui m’a confié ses émotions. Elle me disait que le Covid l’a renvoyé vers la guerre. C’est terrible d’entendre ça !", souligne le jeune artiste. Ce travail d’images sonores n’a fait qu’accentuer son engagement qu’il poursuit avec Cisco.