Alain Marc : "Pour l’Aveyron, je pense qu'Arnaud Viala est quelqu’un porteur de nouveauté"

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    Alain Marc va se consacrer à son mandat de sénateur. Midi Libre archives - GUILHEM RICHAUD
Publié le , mis à jour

Lundi matin, le sénateur Alain Marc a annoncé qu'il ne se représenterait pas aux départementales, après 27 ans de mandats successifs. Il laisse la place, sur son canton, à Arnaud Viala, le député du Sud-Aveyron, qui vise même la présidence de l'institution.
 

Vous venez d’annoncer que vous ne briguerez pas un nouveau mandat départemental. Pourquoi ?

Cela fait 27 ans que je suis élu au département. Quand je suis arrivé en 1994, j’étais le plus jeune. Aujourd’hui, j’ai 64 ans. À cet âge certains commencent juste. Maintenant, avec les binômes, l’âge ne veut plus rien dire. J’aime beaucoup le rôle de conseiller départemental, mais désormais, le travail de parlementaire, sur l’aspect législatif comme sur le contrôle de l’action publique, prend beaucoup de temps. La France n’était pas un pays où on évalue beaucoup les politiques publiques, par rapport aux Anglo-Saxons, mais c’est en train d’évoluer et on va le faire de plus en plus. Cela requiert, à travers les commissions et les missions d’information, les commissions d’enquêtes, beaucoup de temps. Je suis aussi vice-président de la commission des lois au Sénat, cela demande énormément de temps.

Sur quels projets allez-vous continuer à vous investir ?

Sur le terrain, je vais continuer à rencontrer les maires et je me nourris de ces rendez-vous. Il y a une loi en préparation sur la décentralisation (dite loi 4D, NDLR) qui va, nous l’espérons, permettre d’avoir des politiques du territoire plus adaptées. Aujourd’hui, après le Covid, on assiste à des situations où certaines personnes veulent revenir en Aveyron, mais on est bloqué sur l’artificialisation des terres à cause d’excès qui ont eu lieu ailleurs. Je voudrais qu’on arrive à changer un peu les choses au niveau de la loi, tout en restant dans les normes en matière d’écologie. Il faut nous autoriser à plus, sinon les gens vont continuer à s’agglutiner en ville, à créer des problèmes sociaux et environnementaux… Pour cela, il ne faut pas se contenter d’une loi unique sur le territoire français en matière d’urbanisme. On va tout faire pour que cette loi 4D soit adaptée à nos territoires et que cette petite dynamique démographique qu’on observe en Aveyron s’amplifie.

Ce travail au Sénat est très proche des problématiques du territoire. Il semble bien compatible avec un mandat de conseiller départemental.

Ça aurait pu être compatible. Mais il y a aussi le fait que nous habitons sur le même canton avec Arnaud (Viala, NDLR). Et pour le département de l’Aveyron, je pense que c’est quelqu’un d’extrêmement dynamique et porteur de nouveauté. Même si le département est bien géré, il y a besoin d’un souffle nouveau et je pense que ça va le faire.

Votre nom a été évoqué pour basculer sur le canton de Réquista…

Oui, ça a été envisagé. Ce ne sera pas le cas. Mais je serai toujours en relation, en tant que sénateur, avec tous les maires. Et je serai, de la même façon, en relation avec le président du conseil départemental. Ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Je reste quand même conseiller municipal d’Ayssènes et conseiller communautaire. Je ne suis pas quelqu’un qui est cinq jours par semaine à Paris et qui considère qu’il rentre voir les ploucs du territoire le week-end.

Vous avez une drôle d’histoire avec Arnaud Viala. Après les législatives de 2015, c’est la deuxième fois qu’il vous succède…

Notre collaboration politique est importante, notamment parce que d’un point de vue idéologique, Arnaud est quelqu’un de la droite modérée. Moi je suis centriste, donc on s’entend bien. On se connaît bien humainement depuis longtemps aussi. On a été conseillees généraux ensemble, ça crée des liens.

Sur le Département, en 27 ans, vous vous êtes beaucoup impliqué dans le dossier des routes, dont vous êtes encore président, pour quelques semaines de la commission sur le sujet. Que retiendrez-vous de cette action ?

L’Aveyron est un département qui, parce qu’il est bien géré, se permet de beaucoup investir sur les routes. C’est important parce que l’écologie, c’est d’avoir des gens un peu partout sur le territoire. Quand on habite Camjac, Camarès ou Saint-Félix-de-Sorgues, il faut absolument que les enfants de ces villages puissent être scolarisés dans des conditions normales, que le médecin et les pompiers puissent venir facilement en cas de secours d’urgence. On a beaucoup de chance car le maillage du territoire est extrêmement important. Il y a des endroits de l’Aveyron où, par mauvais temps, quand on est à 15 km d’une épicerie, on a la chance d’avoir une route de qualité. J’aimerais bien que ça continue, notamment avec la loi 4D, tout en maintenant des conditions écologiques maximales. Les routes ont été un élément essentiel de mes mandats au département.

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