L’histoire de la double annulation de la Trans’Aubrac

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  • Les inscrits à la Trans’Aubrac vont devoir patienter un an avant de pouvoir disputer l’une des épreuves.
    Les inscrits à la Trans’Aubrac vont devoir patienter un an avant de pouvoir disputer l’une des épreuves. Archive J.-L.B. - Reproduction Centre Presse
  • Cette année, la Trans’Aubrac, c’est seul, chez soi et en virtuel.
    Cette année, la Trans’Aubrac, c’est seul, chez soi et en virtuel. Reproduction Centre Presse - Reproduction Centre Presse
Publié le , mis à jour
R.G.

Le trail organisé sur le plateau de l'Aubrac aurait pu avoir lieu dans une configuration particulière : celle d’épreuve-test.

Le week-end prochain, le plateau de l’Aubrac aurait dû servir de terrain de jeu aux 2 300 traileurs inscrits à l’édition 2021 de la Trans’Aubrac. Comme l’an dernier, déjà à cause de la crise sanitaire, la structure organisatrice, Action 12, a dû se résoudre à faire une croix sur son épreuve, ce qu’elle avait tenté d’éviter en la faisant courir sur deux jours au lieu d’un, pour "diluer un peu le nombre de concurrents", comme l’explique Marc Membrado, son président. Pour autant, cette annulation aurait pu ne pas nécessairement signifier devoir attendre un an ou, a minima, plusieurs mois (en cas de report) avant de voir les coureurs s’aligner au départ des quatre épreuves proposées.

"Le jour où l’on a réuni le conseil d’administration pour décider ce que l’on faisait, on a reçu un coup de téléphone d’un des membres du Ceso (collectif événementiel sportif outdoor, NDLR), qui nous a proposé de maintenir notre manifestation en étant épreuve-test au niveau national, révèle le responsable. Immédiatement, on s’est dit pourquoi pas. On a joué cette carte à fond et on nous a assurés d’une réponse quant à la viabilité de notre projet fin mars-début avril. Derrière, le temps est passé, et s’il y a le temps politique, il y a aussi la réalité de la situation, avec cette aggravation de l’épidémie qui a contraint le gouvernement à ne pas prendre de décision. Les choses ont tardé et au fur et à mesure, cela devenait plus compliqué pour nous d’organiser quelque chose en l’espace de quinze jours-trois semaines, surtout avec des directives strictes. La date du 31 mars est passée et le Ceso nous a avertis que l’on n’aurait pas de réponse avant le 8-10 avril. Ça retardait encore plus les choses et réduisait un peu plus les délais, ce qui fait qu’on a décidé de renoncer."

Membrado : "Le dossier était sur le bureau de Matignon"

L’évolution défavorable de la situation sanitaire est donc venue éteindre la flamme que cette opportunité avait rallumée et a généré une pointe de regrets chez Marc Membrado et son équipe.

"On y a cru. Le docteur Basset (l’un des créateurs du Ceso) était convaincu que ça pouvait se faire. Il y avait le feu vert de la FFA (fédération française d’athlétisme), le dossier était sur le bureau de Matignon, il n’y avait plus qu’à décider. Malheureusement, l’aggravation de l’épidémie a fait que le gouvernement a pris ces mesures restrictives pour l’ensemble du territoire. Sans ça, ç’aurait été impeccable et un sacré clin d’œil de montrer à la France entière que l’Aveyron allait servir à valider un protocole scientifique", confie-t-il, avant de détailler ce dernier.

"L’idée de base était assez simple puisqu’il s’agissait de pouvoir prouver que lors d’un rassemblement pour une course, il n’y avait pas plus de risques de contamination qu’ailleurs, indique-t-il. Le principe était de faire venir les gens inscrits et de trouver un nombre équivalent de personnes qui seraient restées chez elles, réparties dans toute la France. On aurait soumis tout le monde à un test salivaire à J-1 et à un autre à J+ 7 pour voir où il y avait eu le plus grand nombre de contaminations : chez les coureurs ou chez les gens restés chez eux pendant tout le week-end. Il ne s’agissait en aucun cas de demander aux coureurs de faire un test avant de venir et de les refuser si le résultat était positif. Sur le plan de la logistique, on aurait rassemblé tous les tests, que l’on aurait ensuite envoyés à un laboratoire à Lyon. Tout était opérationnel et les scientifiques qui avaient porté ce projet étaient convaincus qu’il n’y aurait pas eu de différence entre les deux groupes. Malheureusement, on ne le saura jamais."

Une version « virtuelle » organisée

Malgré ces deux échecs, Action 12 n’a pas totalement rendu les armes. De la même manière que leurs homologues du Roc laissagais en VTT, les organisateurs avaient préparé une version connectée de leur épreuve. « On avait balisé les itinéraires, qui étaient proposés en libre accès, ce qui permettait aux gens de faire le parcours avec un GPS et de partager leur performance sur une plateforme, avec un classement à la clé », raconte Marc Membrado, qui a vu cette option devenir caduque avec la mise en place du rayon de 10 kilomètres autour du domicile pour une activité sportive individuelle.
« Les gens peuvent se fixer un petit objectif »
Fermement décidés à ne pas subir une deuxième année blanche, lui et son équipe ont alors abattu leur dernière carte : une course virtuelle, du 8 avril au 9 mai. « Il y a quatre distances, comme dans la réalité, et les coureurs ont la possibilité de les effectuer en une ou plusieurs fois, autour de chez eux, donc, poursuit-il. À l’issue de leur(s) sortie(s), ils se connectent sur la plateforme Livetrail et enregistrent ce qu’ils ont fait, ce qui leur permet de voir leur progression. » Quid de la question du dénivelé, quand on sait que la Trans’Aubrac, le trail du Capuchadou et celui de 10 kilomètres, ainsi que le relais (une seule portion, de 20 kilomètres, a été retenue), proposaient respectivement 3 410, 1 390, 510 et 350 mètres en la matière ? « Il y a une compensation pour les coureurs qui ne peuvent pas faire leur(s) sortie(s) autrement que sur du terrain plat : pour chaque épreuve avec du dénivelé en moins, on fait des kilomètres en plus », explique l’organisateur, qui a fait le choix d’ouvrir cette compétition à tous et de faire assumer la charge de son coût par l’association. « L’accès est gratuit. Le sport est quelque chose d’important et avec cette possibilité qu’on offre aux gens, ils peuvent se fixer un petit objectif », conclut-il.

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