Florentin-la-Capelle : le charme des épiceries-café d’antan réveille la nostalgie d’un passé pas si lointain

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  • Angèle et Francis devant leur maison qui fut aussi le lieu de leur épicerie-café où tant de personnes sont venues passer d’agréables moments.
    Angèle et Francis devant leur maison qui fut aussi le lieu de leur épicerie-café où tant de personnes sont venues passer d’agréables moments.
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CORRESPONDANT

A Florentin, situé au cœur du village, un commerce bien vivant était encore installé il y a une vingtaine d’années : l’épicerie-café d’Angèle et Francis qui avaient pris la succession de Mme Mouret en 1971.

Angèle, jeune fille, avait travaillé dans un café sur Espalion, elle connaissait déjà les rouages du métier de commerçant, c’est donc sans hésiter qu’elle se lança dans l’aventure.

Deux messes le dimanche

A cette époque, on n’imaginait pas qu’un jour il ne puisse plus y avoir de prêtre dans le village, l’abbé Guéraud célébrait une messe tous les matins à 7 heures. Le dimanche matin, il y avait la "messe première" puis la "grand –messe". Certaines femmes qui arrivaient encore parfois à pied des hameaux voisins ou lointains venaient déposer leur panier à l’épicerie avant de se rendre à l’église.

Les hommes côté bar...

A la sortie de la messe, elles venaient prendre un petit café accompagné de petits gâteaux, une petite parenthèse bienvenue dans leur vie de dur labeur. On ne se mélangeait pas ; les femmes prenaient place à la cuisine et les hommes buvaient leur rouge ou leur blanc côté bar. De là, il y en avait qui accomplissaient une sorte de chemin de croix passant par tous les cafés en descendant le village, à savoir chez Froment : hôtel -café - boulangerie ; chez Ajalbert : hôtel-restaurant-café- épicerie ; chez Pasquié : café-épicerie- cordonnerie puis remontaient en s’arrêtant à nouveau à chaque station pour revenir au point de départ d’une démarche ondulante...

Une épicerie rurale où l’on trouvait de tout

Dans l’épicerie, on pouvait trouver un grand choix de produits alimentaires mais aussi de la mercerie, des chaussures, des tabliers, ce qui rendait un grand service aux clientes qui à ce moment-là n’allaient pas au supermarché, il n’en existait pas dans le coin.

Elles trouvaient donc là tout ce qu’il leur était nécessaire et même tout ce qui était utile à la confection de charcuteries maison lors de la "fête porcale".

Francis, ouvrier mécanicien de métier, passait souvent ses jours de repos à aider son épouse et s’occupait de la cave.

Les journées les plus difficiles étaient le week-end de Pâques et la fête de la Saint-Laurent où le couple devait embaucher du monde pour leur venir en aide. Il fallait s’organiser pour faire face à l’afflux de clients heureux de se retrouver dans une bonne ambiance.

Une vie sans vacances, ni repos

La vie privée était un peu perturbée parfois ; des clientes en retard qui venaient à l’épicerie pendant les heures de repas, des clients tardifs le soir qui parfois réclamaient une soupe au fromage, un habitué matinal qui venait prendre son petit café à 6 h 30...

Peu de repos et point de vacances, cependant Angèle dit encore que ce commerce a toujours été une joie pour eux parce qu’ils voyaient beaucoup de monde, qu’ils gagnaient bien leur vie et qu’il y avait une entente parfaite entre les bistrots du village.

L’heure de la retraite est arrivée et c’est en 2002 qu’Angèle et Francis ont fermé leur commerce.

Le prêtre et les religieuses étaient déjà partis et l’école a fermé en 2004.

Un coup dur pour le village mais actuellement avec ce goût revenu pour la vie en milieu rural et une légère poussée démographique, il est sans doute permis d’espérer des jours meilleurs.

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