"Machin Machines" à Vabre-Tizac : quand le réel dépasse le rêve

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  • Huit personnes font partie du groupe de réflexion qui ont acté deux rendez-vous cette année : le premier week-end de juin pour des arts vivants, et le premier week-end d’août avec deux concerts au programme.
    Huit personnes font partie du groupe de réflexion qui ont acté deux rendez-vous cette année : le premier week-end de juin pour des arts vivants, et le premier week-end d’août avec deux concerts au programme. Repro CP
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Centre Presse

L’association "Machin machines" commence à se faire un nom… Mais, ce lieu qui fait parler de lui, quelle est son histoire ? À qui devons-nous cette nouvelle dynamique culturelle ? Cela fait quatre ans maintenant qu’un jeune couple, Coline Pinsard et Thibault Doublet, réhabilite une grande propriété pour la transformer en lieu d’accueil et de culture, à l’entrée de Vabre-Tizac, sur le Ségala.

Thibault Doublet et Coline Pinsard se sont rencontrés à La Réunion en 2008, et retrouvés dans le Perche, près du Mans, en 2010. Thibault, issu d’un milieu rural, une fois son bac en poche et après une formation de baltringue (manutentionnaire de cirque), participe à l’aventure d’un collectif de copains, le collectif Kytach, lieu de résidence pour les arts vivants en milieu rural, pendant deux ans : Coline l’y rejoint et note avec tendresse que "le Perche a façonné ce que l’on est devenu".

Eco-Pertica, Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) engagée dans la transition écologique, propose une expertise pour l’écoconstruction et tend à développer des filières locales de production d’écomatériaux : c’est leur deuxième expérience de formation. La SCIC associe agriculteurs, professionnels du bâtiment, particuliers, institutionnels et salariés pour promouvoir la construction écologique. Pendant 9 mois, logeant dans une yourte, Thibault et Coline s’initient à la transformation du chanvre, aux travaux de rénovation, à la gestion de potager, poulailler, ruches. Troisième expérience, l’année passée par le couple à La Bourdinière, ferme en Gaec, toujours dans le Perche : partager la vie d’un éleveur, de son frère producteur de fromage, d’un maraîcher, d’un boulanger, sur une propriété de 20 ha, leur permet de se recentrer sur l’essentiel, de les conforter dans leur désir de vivre en milieu rural, en autosuffisance. Thibault et Coline ont ainsi réuni en quatre ans toutes les compétences nécessaires à la création d’un lieu de vie ouvert sur le monde : le climat très pluvieux et l’arrivée d’un bébé les poussent à chercher une terre d’asile plus clémente, et à s’installer. C’est ainsi que durant les deux années qui suivent germe l’idée de l’association Machin Machines. Thibaut fabrique à l’aide de matériaux de récupération une grosse machine actionnant des marionnettes, crée un spectacle ambulant, et se produit dans les rues de Montpellier et de Toulouse. Le Bal mécanique mêle poésie et musique. Thibault joue de l’accordéon tout en lisant des poèmes qu’il illustre avec les marionnettes actionnées par les pédales de sa machine. Il voit son travail d’artiste reconnu par la Drac et devient intermittent du spectacle. En 2015, le projet Machin Machines est déposé en préfecture.

Chercher un lieu susceptible d’accueillir leur projet étant devenu leur priorité, Coline et Thibault écument Tarn, Lot et Aveyron à la recherche d’un bâtiment abandonné : la découverte en 2017 d’une maison isolée, enfouie sous le lierre et les ronces, à l’entrée de Vabre-Tizac, les fait rêver. Cette ferme, bâtie au début du XXe, a été achetée par la fondation Don Bosco en 1974 pour devenir un lieu d’accueil pour jeunes.

Inhabité depuis 2007, déjà réaménagé partiellement, ce lieu de collectivité offre un cadre parfait : accessibilité, beau terrain et surface bâtie importante. Ils espèrent pouvoir y camper, y faire vivre leur projet… Le père Pellerin, avec lequel ils entrent en contact, leur permet d’en devenir les propriétaires. Une incroyable aventure humaine commence.

Après quatre années de dur labeur, les jeunes parents de Léon et Florette sont tout à la fois fiers, fatigués et joyeux de vivre le rêve le plus fou ! Ils savent qu’il leur faudra encore dix ans de travail pour mener à bien leur projet, faire vivre leurs envies, redonner son lustre à la propriété, mais du courage, ils en ont. Prendre soin de cette maison pour prendre soin de l’Autre", c’est leur credo ! Car ce lieu, ils le veulent "ouvert, lieu d’accueil, lieu de passage, de partage, de rêve, de poésie. Un lieu pour être bien, danser, faire la fête, créer, partager des valeurs"… Un lieu "comme à la maison" !

Si Thibault et Coline disposent depuis fin 2020 d’un petit coin bien à eux, l’essentiel de la propriété est dédié à l’association, qui a pour objectif d’être conventionnée par la Drac fin 2021. En lien avec Aveyron Culture et le conseil départemental, l’association a pour but de valoriser un lieu, un territoire, une ambition : toute une équipe gravite autour du jeune couple afin de faire vivre un espace de répétition, de pratique et de représentation de 80 m2 avec régie de 20 m2, un gîte équipé avec cuisine collective, salon et sanitaires pouvant accueillir quinze personnes, sur un terrain de plus d’un hectare partagé entre prairie, forêts, poulailler, potager… Huit personnes font partie du groupe de réflexion : Catherine, présidente ; Aurélien, ancien salarié des Espaces culturels de Villefranche ; Olivier, chanteur lyrique ; Amélie, dessinatrice ; Soizic, sculptrice et poète ; Thibault, régisseur ; Coline, administratrice et salariée de l’association, et depuis janvier 2021, un nouveau salarié, Pierre, musicien issu de l’animation.

Deux rendez-vous annuels ont déjà été institutionnalisés : la fête à Machin, le 1er week-end de juin, qui regroupe sept propositions d’arts vivants – théâtre, danse, cirque, musique, expositions d’arts plastiques… –, et une soirée festive le premier week-end d’août, avec deux concerts. La crise sanitaire a accéléré la rénovation des lieux, puisque par ailleurs l’accueil du public a été stoppé : des gradins fixes vont être mis en place dans la salle de spectacle, un espace situé au-dessous sera ouvert au printemps pour accueil, bar, billetterie, sanitaires…

Valoriser l’art et la culture en milieu rural, Thibault et Coline s’y attellent avec une dynamique qui force l’admiration.

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