Millau : quand la maison de retraite Saint-Michel servait de cadre au film "C’est quoi la vie ?"

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  • Éric Caravaca et Jacques Dufilho en tête d’affiche.
    Éric Caravaca et Jacques Dufilho en tête d’affiche. ML - Archives
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Centre Presse Aveyron

Il y a plus de 22 ans, Pierre Dupeyron tournait le monde rural en Sud-Aveyron. Jacques Dufilho, Éric Caravaca en étaient des témoins privilégiés.
 

Automne 1998, la maison de retraite Saint-Michel est encore debout sur la route Jean-Moulin, à Millau. Comme un double symbole de résistance. Quelques mois auparavant sa sortie en salles en septembre 1999, l’établissement sert de cadre au tournage d’un long-métrage réalisé par Pierre Dupeyron. À ce cinéaste, on doit, notamment, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran ou encore Trésor, en tant que coréalisateur, puisque c’est lui qui prend la place de Claude Berri, décédé après quatre jours de tournage, derrière la caméra.

Au cinéma de Millau où il est présent lors d’une avant-première, François Dupeyron avoue avoir jusque-là toujours reculé le moment de parler d’une chose qu’il connaît "un peu" pour en être issu : le milieu rural. "J’en avais peur parce que je n’avais pas le droit de me tromper", affirme-il alors à l’envi. À son berceau familial des Landes, il préfère les terres caussenardes et cévenoles qu’il ne connaît pas.

Le tournage, qui se déroule dans la discrétion et le respect, est scindé en deux actes. C’est quoi la vie ? prend d’abord le temps de montrer la réalité, compliquée, ambivalente, du monde paysan. Une vision documentaire au sein de laquelle le fils, par son désir confus d’aventure, sème les prémices de la seconde partie. Après un acte de désespoir, trop souvent dans l’actualité, le film glisse vers le romantisme.

Il offre la possibilité d’un combat ordinaire pour le retour à une agriculture vivrière, d’une solidarité en circuit court et d’émotions apaisées.

C’est quoi la vie ? obtient la Concha de oro au Festival de San Sebastian et vaut à Éric Caravaca, acteur principal, le César du meilleur espoir, mais il s’avère un nouvel échec commercial pour François Dupeyron. "Si je suis venu tourner mon film dans votre région, c’est parce que je ne la connaissais pas, avait alors avoué le cinéaste. Ce n’est pas un documentaire, mais une histoire dans "une" région rurale. Je me suis servi de votre région comme d’un acteur : à l’écran, il n’est plus lui, il est le personnage."

La maison de retraite Saint-Michel n’est plus actrice de rien. Elle n’est que souvenir enfermé sur pellicule.

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