Le tiers-lieu Station A, au haras de Rodez, un projet qui divise les élus du Département

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    Les responsables de Station A espèrent signer rapidement la promesse de bail à construction. Mathieu Roualdès
Publié le
Philippe Henry

Alors que la promesse de bail à construction devait être présentée devant les conseillers départementaux, les élus de l’hémicycle sont divisés sur le sujet. Certains préfèrent attendre la prochaine mandature pour se prononcer. Seulement, les responsables de Station A s’inquiètent de ce calendrier, une nouvelle fois repoussé.

Depuis plusieurs années maintenant, le projet fait parler de lui. À Rodez, et ailleurs, chacun y va de ses interrogations, de ses réflexions, de ses remarques, qui viennent aussi bien de Ruthénois enthousiastes que de détracteurs.

Installé dans l’ancien haras, rue Eugène-Loup, le tiers-lieu Station A semblait pourtant s’épanouir à l’ombre de son majestueux marronnier, bicentenaire. Tout au long de l’été, son restaurant La Prairie, a servi des centaines de clients, les résidents sont plus nombreux chaque semaine…

Alors que le dossier devait être présenté, en fin de semaine, devant les conseillers départementaux pour un vote sur la signature de la promesse de bail à construction, le débat a semble-t-il été remis à plus tard. Une signature obligée avant le démarrage des travaux nécessaires pour parfaire l’aménagement des locaux à destination des futurs résidents, rassurer ceux déjà présents, pour le futur restaurant porté par Véronique Bras et Christophe Chaillou, consolider les promesses d’emplois à venir…

Du côté de certains conseillers départementaux, qui s’étaient rapidement positionnés en faveur de Station A, cette décision de reporter la signature de la promesse de bail agace. À commencer par Stéphane Mazars : "Ce n’est pas sérieux. Quand on s’engage, on doit pouvoir donner des perspectives solides. On ne peut pas faire attendre les gens. Depuis plus de trois mois maintenant, les décisions auraient pu être prises."

Mais comment justifier un tel revirement ? Le contexte politique, sans doute, à quelques mois des élections départementales, mais aussi, peut-être, "un manque de communication et d’ouverture au départ du projet entraînant, parfois certaines incompréhensions", tente d’expliquer Stéphane Mazars.

Projet fédérateur

Pourtant, Station A "est un projet tout ce qu’il y a de plus sérieux, avec le soutien financier de poids de la Caisse des dépôts et du Crédit agricole ". Et l’élu départemental rappelle que "l’on peut, contractuellement, exiger la manière dont le site des haras sera géré. On ne peut pas faire n’importe quoi. Sur le patrimoine, il peut y avoir une clause de revoyure, etc.".

Sarah Vidal, une autre élue qui s’est manifestée régulièrement en faveur du tiers-lieu, souligne "l’énergie fédératrice autour de Station A". "Je crois très sincèrement que cela fait partie de ces nouvelles formes de développement économique qui ont parfaitement leur place dans un environnement comme le nôtre", poursuit-elle. "Je suis convaincue qu’il sera voté, mais il y a encore des interrogations à lever. Peut-être qu’un travail plus étroit entre les différentes institutions aurait permis de répondre à ces attentes",

Parmi les autres élus de l’hémicycle départemental, notamment ceux de la majorité, la question de Station A divise. "Avant de s’engager pour une très longue durée, nous avons des interrogations sur la façon dont ce bien patrimonial va être géré. Pour le moment, il n’est pas question de se prononcer pour ou contre", insiste Serge Julien.

Pour l’élu sur le canton de Rodez II, l’approche des élections rend un vote dans les jours ou les semaines à venir "difficile. On ne peut pas prendre une décision aussi importante, qui pèsera sur la prochaine équipe. Je pense que nous ne sommes plus à deux mois près. Cela doit être le dossier de la prochaine équipe départementale".

En attendant, l’équipe de Station A reste suspendue à ce vote pour lancer pleinement l’activité du tiers-lieu.

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